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dimanche 3 juin 2018

Migrants, xénophobes, humanistes et Etat de mal droit

Migrants, xénophobes, humanistes et Etat de mal droit 

I - Deux préalables :

- Sur la notion juridico-politique d’Etat de droit
Note Christian Delarue sur « L’Etat de droit » (PUF 1987) | Le Club de Mediapart
lire France, qu’as-tu fait de ta tradition d’asile? - Laurence De Cocq et Mathilde Larrère | Mediapart
« [Le peuple français] donne asile aux étrangers bannis de leur patrie pour la cause de la liberté. Il le refuse aux tyrans. » Voilà ce que disait la Constitution de 1793. La révolution proclamait à la face du monde la tradition d'asile de la France. Pour autant, aujourd'hui, on peut légitimement se demander, comme on pouvait le faire dans les années 1930, ce que le pays a fait de cette belle déclaration.

II - Etat de mal droit 
ou l’Etat qui laisse la parole raciste et réprime d’honorables personnes solidaires des migrants;

A la fin avril 2018 il y a eu une inversion des valeurs et de la mise en oeuvre du droit par les autorités publiques qui en ont la charge. On est passé de l’Etat de droit un tant soit peu civilisé, humaniste, et protecteur de migrant-es en détresse et un Etat de mal droit agissant pour défendre des anti-valeurs et se plaçant dans une dynamique barbare . 

Avec le gouvernement les vociférations exécrablement et honteusement racistes contre les migrants sont simplement qualifiées de « gesticulation » par le Ministre de l’Intérieur au lieu de donner lieu à arrestation et mise en procès devant la justice. 
Par contre les personnes solidaires des migrants et migrantes faisant preuve ici d’une haute conscience du devoir de solidarité ont été arrêtées et mises en détention.

Ces personnes sont dignes et honorables et sont un exemple. Pour les autres, nous connaissons la honte et le mépris. Ces identitaires et le gouvernement qui les absous sont le déshonneur de ce pays. C’est lamentable ! 

Texte de la pétition:

Le samedi 21 avril 2018, quelques dizaines de militants du mouvement extrémiste “Génération identitaire” se retrouvent au Col de l’Echelle dans les Alpes avec pour objectif de bloquer l’arrivée des personnes migrantes et de les renvoyer vers l’Italie, quitte à les mettre en danger. Ils déploient des banderoles haineuses, et matérialisent symboliquement la frontière avec une barrière de chantier. Ils s’instaurent en milice, dont les slogans et motivations sont clairement racistes. Nous rappelons que les provocations publiques à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale constituent un délit (Art. 24 alinéa 6 loi 1881) punissable d’un an d’emprisonnement et/ou amende de 45 000 € au plus. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues pour mettre fin à cette action, considérant donc, implicitement, cette manifestation comme tout à fait légale. Le Ministre de l’Intérieur lui-même a d’ailleurs minoré ces faits en les qualifiant de « gesticulation ».
En réaction à cela, plus de 160 personnes solidaires ont fait un cortège spontané pour passer la frontière avec des personnes migrantes. Contrairement aux identitaires, les solidaires se sont heurtés à un cordon de gendarmes, qui ont finalement laissé la manifestation avoir lieu. Quelques heures plus tard, alors que le cortège est fini depuis longtemps, trois jeunes gens qui en faisaient partie, Bastien et Théo, deux suisses, et Eleonora, une italienne, ont été arrêtés et placés en garde à vue. Ils sont restés en détention provisoire à la maison d’arrêt des Baumettes à Marseille pendant 9 jours avant d’avoir été libérés le 3 mai. Ils sont aujourd’hui poursuivis pour “aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière en bande organisée”, ils encourent une peine allant jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende, assortie d’une interdiction de pénétrer sur le territoire français.
suite et signatures sur

Tribune Egalité, Fraternité (et pétition) - Amitié entre les peuples
Christian DELARUE

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