Diversité altermondialiste

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jeudi 31 janvier 2019

Raphaël Glucksmann veut occuper la place du PS : « gauche de droite»

Raphaël Glucksmann veut occuper la place du PS : «  gauche de droite» 

Th Porcher et M. Cl Nouvian (de Lanloup) laccompagnent dans laventure politique !

On a besoin de militants bien à gauche et solides pour affronter les oligarchies, le MEDEF et toutes les classes dominantes.

Du PCF (Brossat) au NPA (Poutou) en passant par la FI (Mélenchon) on a déjà assez le choix ! 

Les leaders de ces trois organisations peuvent faire le job ; le job d'affrontement du 1% prédateur (cf schéma Philippe Richard), contre les humains et la nature ; le job pour sortir le peuple-classe 99% du capitalisme productiviste et travailliste et entamer le chemin de l'écosocialisme !

L'écosocialisme c'est la lumière de la pluri-émancipation contre le classisme (domination de classe), le racisme, le sexisme, les intégrismes religieux porteurs d'hyperpatriarcat ! 

Les armes de l'écosocialisme sont les services publics, la réduction du temps de travail à 32 H ses pour le peule-classe (pas pour le 1%), la sortie de l'impérialisme, de l'extractivisme, etc.

Christian DELARUE



lundi 28 janvier 2019

RIC et autres pistes pour une autre démocratie

RIC et autres pistes pour une autre démocratie

Commission démocratie d'ATTAC France

Deux textes :
1) Sur le RIC puisqu'en France on en parle sur tous les rond-points
2) Des pistes pour aller plus loin

1) Le RIC : des citoyens, non pas manipulés mais informés décident - 
Commission démocratie d’Attac et Association Sciences Citoyennes - Amitié entre les peuples
2) Pistes pour rénover de fond en comble notre système politique - Com Démocratie ATTAC - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Pistes-pour-renover-de-fond-en-comble-notre-systeme-politique-Com-Democratie

Christian DELARUE
Secrétaire Com Démocratie ATTAC

La commission Démocratie s’est réunie
le vendredi 25 à Paris de 18 à 22H 30
XX 
Présents :
Germain BUFTEAU
Christian DELARUE
Martine BOUDET
François SCHALCHI
Martine MONNIER
Robert JOUMARD
Jeanne PARREAU
Evelyne PERRIN
Clément JOURDAIN,
Jean-Michel TOULOUSE
Claude LAYALLE
Jacques TESTARD
plus en liaison externe
Monique DEMARRE
Soit 13 personnes
Pas d’excusé
XX
Cette commission a élu un secrétariat
Christian DELARUE
Martine BOUDET
François SCHALCHI
Germain BUFTEAU
Elle a discutée de deux textes : RIC et PISTE RENO ci-dessus
et de son fonctionnement

mercredi 23 janvier 2019

Critique de "Qu’est-ce qu’un mouvement social populiste ? Comprendre les « gilets jaunes »

Critique de "Qu’est-ce qu’un mouvement social populiste ? Comprendre les « gilets jaunes »
Texte modifié pour tenir compte des Foulards rouges contre les Gilets jaunes. La lutte - et même la guerre - entre deux blocs est plus évidente. Il y a celles et ceux d’en-bas (avec les Gilets jaunes) et celles et ceux d’en-haut (avec les Foulards rouges). Les Gilets jaunes continuent d’être massivement soutenu par une large fraction de la population. Les Foulards rouges sont minoritaires.
Une fraction de peuple, notamment une fraction de la classe moyenne avec les Foulards rouges, peut « faire bloc » avec la classe dominante, donc le 1% d’en-haut. Le populisme vise la fraction de peuple d’en-bas (classes modestes avec l’autre fraction des classes moyennes soit le « bloc d’en-bas ») des Gilets jaunes contre le 1% d’en-haut.
Revenons à notre critique en commençant par le positif.
1) Deux aspects positifs de cette analyse à relever qui par ailleurs est contestable 
- D’une part, le populisme repose sur l’antagonisme peuple-élites en se plaçant du côté du peuple.
L’auteur précise à raison que "l’antagonisme peut viser d’autres minorités que les élites. Ainsi, les formes que revêt le populisme varient selon les débats nationaux et les sensibilités politiques. Par exemple, pour une sensibilité de gauche, il peut s’agir de s’opposer aux « riches », à la finance globalisée, à la « classe politique », au « néolibéralisme » européen, etc. Pour une sensibilité de droite, on peut vouloir en finir avec les « fraudeurs » de l’État-providence, les taxes de l’État-providence (le « ras-le-bol fiscal ») ou avec les « étrangers ». Dans cette énumération, il faut quand même noter que le néolibéralisme n’est pas un groupe social, mais une idéologie économico-politique. A l’évidence, des élites portent les grands thèmes du néolibéralisme dominant mais il s’agit de deux choses différentes.
- D’autre part, le fait de se placer du côté du peuple suppose une mobilisation et l’auteur distingue à raison également le cas général du leader du cas particulier, un mouvement social . Il écrit : « En règle générale, le populisme est une idéologie mobilisée par un leader charismatique en vue des élections. Se prétendant le seul défenseur des intérêts du « peuple », il vise à gagner le maximum de voix pour prendre le pouvoir. Il est plus rare qu’un mouvement social prétende représenter « le peuple », comme le mouvement Occupy aux États-Unis ou les « gilets jaunes », en France. ». Les Gilets jaunes forme un mouvement populaire et populiste sans leader.
2) Cette contribution présente (au moins) un défaut. 
Elle prétend qu’un mouvement populiste présente le peuple comme « bon » . C’est assez courant de lire cela or ce n’est pas avéré. Il ne s’agit pas de dire que celles et ceux d’en-bas sont bons ou sont non corrompus - par essence - et que ceux d’en-haut sont tous mauvais et corrompus.
Ces individus sont placés différemment dans la hiérarchie de la société et ce placement à d’emblée du sens en terme de justice-injustice, simplement du fait des fortes inégalités que l’on rapporte souvent au néolibéralisme, une variété de capitalisme qui produit des riches plus riches trop riches, qui enrichit les riches en produisant des pauvres et modestes.
Aucun défenseur du « peuple d’en-bas » ne dit que le peuple d’en-bas est bon. C’est stupide ! Il y a des casseurs en bas et des policiers massacreurs au service des élites . Mais le peuple-d’en-bas en Gilet jaune est massivement pacifique quoique très en colère contre Macron et Castaner et ceux d’en-haut.
Certains disent alors que la défense en bloc et sans nuance de l’ensemble du peuple d’en-bas entraine de fait une sorte de « communautarisme » populaire typique du populisme. Et alors ? Il y a des violents et des racistes des extrémistes mais ces derniers sont ignorés par les populistes, pas par les autres qui sont sur une autre position qui défendent le bon peuple d’en-bas (avec un souci de division et de manipulation évident).
Il y a là une mauvaise compréhension à expliciter.
Le « communautarisme » populaire typique du populisme - si l’on accepte la terminologie - porte sur le fait qu’il s’agit du peuple d’en-bas subissant le CLASSISME d’en-haut, soit une injustice sociale de classe - venant des élites ou de la classe dominante, une injustice sociale propre au capitalisme ou au néolibéralisme ou à la finance mondialisée selon le type de critique. La critique venant du peuple d’en-bas, dite facilement populiste, s’oppose à cette politique de classe à partir de celles et ceux qui la subissent, qu’ils ou elles soient « bons » - « bonnes » ou pas.
Un raciste d’en-bas a le droit a un bon salaire pour vivre même s’il doit être puni pour son racisme. Ne dire cela c’est ignorer le classisme . Il faut combattre le racisme, le sexisme, l’homophobie ET le classisme, la politique de la classe dominante sous le néolibéralisme. Cela vaut pour d’autres secteurs de lutte : Un intégriste musulman a droit - selon nous - d’entrer en France et de s’y installer, d’y trouver travail et logement car il fuit la misère occasionnée par l’impérialisme de la France. Pour autant on combattra son apologie d’un retour à un hyperpatriarcat, sa volonté de voiler les femmes, de méconnaitre la laïcité.
D’ailleurs qui juge qui est bon ? Pas de racisme et de sexisme en-haut !
Au sein des élites qui peut se dire « bon » ? Cette essence n’existe pas. Nul n’est bon et nul n’est mauvais. Il y a en politique des réactionnaires et des progressistes. Et cette distinction est parfois trompeuse, car souvent instrumentalisée par le pouvoir d’Etat.
On tend plus ou moins facilement à glisser du côté de la régression dirait Erich Fromm et l’on tend plus ou moins à y résister pour s’en libérer. On voit peut-être plus aisément le trajet vers le « mal » , la régression individuelle et sociale que celui vers le « bien » . Et tout dépend de ce qu’on juge « mal » et « bien ». Des maux comme la haine sont par exemple très partagés et nul, tant chez ceux d’en-haut, au sein du 1%, qu’au sein du peuple-classe, ne peut dire ne pas connaître ce sentiment .
Par contre il n’est pas neutre pour les dominants - ceux d’en-haut - de le mobiliser politiquement de façon accusatoire au titre de la « foule haineuse » comme si les dominants économiques et politiques ne connaissaient pas eux le mépris de classe. M Macron est l’exemple type du leader de classe qui a du mal à masquer son mépris de classe. Il commet donc du point de vue même de son camp des erreurs politiques. Pour celles et ceux d’en-bas, c’est la politique de classe en acte qui est contestée. La mépris de classe est secondaire.
Ce mouvement des Gilets jaune dit populiste participe, avec ses contradictions, à une dynamique d’émancipation sociale qui vise à la réduction des inégalités, à la promotion de la justice sociale et fiscale et même à une rénovation de la démocratie, la « démocratie réellement existante » étant jugé trop porteuse d’inégalités sociales, de par le jeu des médias mainstream, des élites publiques (cf livre La Caste de Mauduit) et privées.
Christian Delarue
Qu’est-ce qu’un mouvement social populiste ? Comprendre les « gilets jaunes »
https://theconversation.com/quest-ce-quun-mouvement-social-populiste-comprendre-les-gilets-jaunes-109411?utm

lundi 14 janvier 2019

JUSTICE TERRITORIALE : Gilet jaune : pour des services publics dans les campagnes : des vrais !




JUSTICE TERRITORIALE
[SERVICE-PUBLIC]  : Gilets jaunes : pour des services publics dans les campagnes : des vrais !
GJSP © GJSP@CD
Pour ne pas prendre sa voiture - électrique ou diésel ou essence -
lorsqu’on habite en campagne pour aller vers les grandes villes (centres ou périphéries)
il faut au moins deux choses :
1 - des transports publics diversifiés, à très bas prix voire gratuits,
avec des arrêts avec abris protégeant de la pluie - donc du service public - et
2 - des services publics diversifiés et de proximité,
donc suffisamment dispersés sur le territoire national !

Investir en campagne, investir dans les services publics hors grandes villes ne se fait plus ! 
La tendance est inverse à la concentration sauf exceptions ! 
Or investir en services publics en campagne c’est bon pour la justice territoriale.
JT - JS - JC
La justice territoriale (JT) impose de mieux répartir les ressources disponibles sur le territoire, 
de réfléchir collectivement avec les habitants à cette répartition 
des accès aux services marchands et non marchands.
 La justice territoriale c’est bon aussi contre les discriminations, 
pour celles et ceux qui - de façon invisible - souffrent de l’éloignement des centres urbains, 
des centres qui disposent de tout, de l’inutile (parfois) comme du nécessaire, 
centres qui n’ont certes pas que des avantages : 
pollutions, prix élevés de l’immobilier tant locatif qu’à l’achat, habitat collectif, 
surfaces habitables plus petites souvent si prix plus bas, etc . 
Et puis nous ne pouvons pas tous nous empiler verticalement en centre-ville !

La justice territoriale (JT) sert bien la justice sociale (et fiscale) (JS)
et la justice climatique (et environnementale) (JC) 
Changer de politique est nécessaire pour relier
justice territoriale (JT) , justice sociale et fiscale (JSF), et justice climatique et environnementale (JCE) !
Christian DELARUE
[SERVICE-PUBLIC

dimanche 13 janvier 2019

Problème des analyses sur les Gillets jaunes

Problème des analyses sur les Gillets jaunes

Il y a un aspect qui est souvent manquant, alors qu'il est le plus visible et le plus inédit, c'est le "D'EN-BAS" - que ce soit vs prolétaire ou salariat ou travailleur (Marx) ou vs peuple (populisme de gauche) - car ayant "du mal à finir les fins de mois" ! Bref face aux marchés des biens et services, hors production donc, dans la "sphère de circulation" pour le dire comme Marx, dans le rapport social de solvabilité, ils ne peuvent pas épargner ou très peu. C'est ce qui est nouveau et fort dans ce mouvement !
Et ils sont beaucoup plus contre ceux d'en-haut, y compris salariés aisés, que contre les patrons, les capitalistes ! C'est ainsi . Et quand ils sont contre les patrons - ce qui arrive - ce n'est pas par anticapitalisme mais par le fait qu'ils sont riches ! Ils sont contre le 1% qui accapare les richesses de plus en plus et depuis longtemps.
C'est d'ailleurs pour ces raisons que les syndicats les plus "verticalistes", ie ceux défendant le précaire en sous-smic jusqu'au cadre supérieur +++ avec 7, 8, 12 fois le smic ont du mal a s'impliquer ! C'est un euphémisme parfois !
Il en va de même pour la gauche qui sent que ce clivage en-bas contre en-haut les surprend autant que les syndicats !

Les GJ ne sont pas foncièrement anticapitalistes mais ils critiquent férocement la (mauvaise) répartition des richesses ! Il faut plus pour en-bas, moins pour en-haut !

Christian DELARUE

Le peuple sans adjectif n’existe pas. Le peuple avec oui !

Le peuple sans adjectif n’existe pas. Le peuple avec oui !
Si la notion de peuple avec précision de sa catégorie ou de sa variété existe et souvent depuis longtemps alors il faut choisir et nommer ! Un effort est requis !
xx
Nation, République, Commun, Démocratie, Europe, Cohésion sociale Justice, Peuple, etc...toutes ces notion englobantes à majuscule, et fétichisées par la classe dominante sont très suspectes chez les Gilets jaunes !
La preuve du pudding est qu’il se mange ! Le peuple d’en-bas des gilets jaunes crève l’écran et explose à la face d’Alain Garridou qui glose sur le peuple en soi, le peuple sans adjectif (1) !
Il y a plusieurs catégories de peuple, de peuple avec adjectif et Alain Garrigou le sait très bien - avec lecture de divers ouvrages sur le sujet depuis dix ans - mais il fait semblant de l’ignorer car il n’en nomme aucun ! Aucun ouvrage et aucun peuple précisé par un signifiant de distinction.
- Honneur aux Gilets jaunes :
Le peuple d’en-bas des gilets jaunes - pour revenir naturellement à lui - n’est pas le peuple-classe 99% d’en-bas, on l’a dit dans une contribution récente (2 ). Il s’agit d’un bloc de classes sociales pauvres et modestes (de 0 à 1800 euros par mois, parfois plus).
Elargissons un peu : le peuple ethnique (blanc catholique) et national du RN de Marine Le Pen et des identitaires xénophobes est une catégorie de peuple fortement mobilisée pour faire de la récupération au sein des Gilets jaunes. Mais les Gilets jaunes se méfient des fétiches que sont la Nation, la République et toutes les grandes entités englobantes qui masquent la conflictualité « France d’en-bas - France d’en-haut » et qui mettent en avant la souveraineté à la place de la redistribution vers en-bas et la réduction des écarts de richesse.
- Recentrons sur le sujet d’actualité  :
Le peuple sans adjectif, effectivement, n’existe pas sauf pour la doxa qui l’assimile largement aux citoyens (dans le cadre d’un Etat ou d’une entité supra-nationale qui le définit) et donc au peuple démocratico-citoyen. Le peuple démocratico-citoyen existe de par le droit car le droit porte du sens !
Mais la doxa se fait déposséder de sa définition par une critique de la « démocratie réellement existante », une démocratie de dépossession citoyenne : Car encore faut-il que ce peuple-là décide. Décider ce n’est pas élire ! Elire c’est se laisser déposséder du pouvoir citoyen au profit d’un groupe social en surplomb qui prend son autonomie au détriment du peuple-citoyen qui la perd . Castoriadis et son auto-institution du peuple-citoyen était plus incisif que Garridou citant Bourdieu !
Si le peuple-citoyen ne décide pas il n’a pas le pouvoir. Il le délègue à un groupe d’élus qui en dispose quasiment à sa guise sans être remis en cause jusqu’à l’élection suivante ! Intermittence de la citoyenneté ! D’ou le succès du RIC pour peu que ce dernier soit un RIC mit en place sous contrôle populaire et non par les élites à leur profit !
Christian Delarue
1) Le peuple n’existe pas sur Le Monde diplomatique du 11 janvier 2019Retour ligne automatique
https://blog.mondediplo.net/le-peuple-n-existe-pas
qui semble répondre à :Retour ligne automatique
De l’art d’ignorer le peuple, par Anne-Cécile Robert (Le Monde diplomatique, octobre 2016)Retour ligne automatique
https://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/ROBERT/56457
2) PYRAMIDE : Le peuple d’en-bas sous deux formats
Passons de la pratique sociale à la théorie.
Le surgissement des gilets jaunes dans les espaces publics, en France et ailleurs, à la fin 2018, a fait surgir autrement la question du « peuple social » ou du « peuple d’en-bas ».
On y lit une conception des subalternes sans racisation ! Subalterne soit de rang inférieur dans la hiérarchie de l’Entreprise-France ou de la Start-up nation qui calque toute la vie sociale sur le modèle de l’Entreprise capitaliste. En somme on quitte la soumission au patron en entreprise pour passer hors travail à la soumission aux « premiers de cordée » !
et plus récemment :
Gilets Jaunes : Lutte du bloc social d’en-bas contre bloc social d’en-haut ! Retour ligne automatique
http://amitie-entre-les-peuples.org/GILETS-JAUNES-Lutte-du-bloc-social-d-en-bas-contre-bloc-social-d-en-haut

samedi 12 janvier 2019

Gilets Jaunes : Lutte du bloc social d’en-bas contre bloc social d’en-haut !

Fin 2018-2019
Gilets Jaunes : Lutte du bloc social d’en-bas contre bloc social d’en-haut !
Les classes moyennes sont coincées entre le bloc d’en-haut sous hégémonie du 1%, (soit de la classe dominante bipolaire) et le bloc d’en-bas : les pauvres les précaires, les modestes et tous ceux et celles ayant « des fins de mois difficiles ».
Les classes moyennes - « en entre-deux » donc - sont l’objet d’un enjeu de lutte idéologique entre celles et ceux d’en-bas précités - dites classes modestes (et populaires) ou peuple d’en-bas - dont la figure active fin 2018 début 2019 a pour nom les « gilets jaunes » et le « bloc d’en-haut » sous hégémonie du 1% (classe dominante bipolaire).
Il est bon que des membres des classes moyennes - dont la critique fustige la faiblesse de définition (cf JM Harribey par exemple) - se démarque de M Macron et de l’ensemble des élites néolibérales en soutien servile de l’Union Européenne et du MEDEF, bref de toutes les oligarchies et classes dominantes (qu’elles soient nationale ou continentale).
M Macron a eu le grand tort politique de cibler en paroles et en actes les Gilets jaunes pacifiques, hors tout respect de l’Etat de droit. Il a soutenu en bloc les policiers y compris ceux qui étaient fautifs . Il n’a pas eu un mot à l’égard des gilets jaunes pacifiques molestés ou blessés par une police totalement débridée. Injuste ! Intenable politiquement !
Cette répression des Gilets jaunes n’est même plus de la surpénalisation, c’est du hors-droit et du hors-justice, de l’arbitraire. Au passage, c’est la légitimité du monopole de la violence étatique qui est atteinte au bénéfice du soutien du peuple d’en-bas opprimé qui dispose ainsi d’un fort soutien . Il faut bien mesurer l’ampleur de la subversion politique crée avec la répression indistincte contre les gilets jaunes.
Qui dit surpénalisation dit en effet qu’on a bien isolé une « faute » répertoriée dans le code pénal et qu’on lui a applique une lourde sanction (financière plus prison effective), alors qu’une peine plus légère était attendue. Cela se remarque souvent pour celles et ceux d’en-bas comparativement aux fautes de celles et ceux d’en-haut qui sont sous-pénalisée voire blanchies totalement !
Alors oui comme l’Appel sur Invités Mediapart : « Nous ne serons pas les chiens de garde de l’État ! »
Nous défendons une « main gauche de l’Etat » (Etat social et Etat démocratique engagé dans la transition écologique dans le souci de justice sociale et fiscale), main devenue faible et quasi-invisible (cf à la gauche du PS : PCF, FI, NPA etc) .
Nous voulons pour ce faire des élites - si nous acceptons ce terme - qui mettent leur compétence au service des besoins sociaux populaires via d’authentiques services publics et non pas en soutien des firmes multinationales dites FMN (ou STN) ... et de leur propre rémunération augmentée ! Nous contestons fortement la montée les nouvelles élites pantouflardes de l’Etat-Medef (Caste de Mauduit) en cheville avec l’oligarchie de l’Union européenne.
Christian DELARUE

mercredi 9 janvier 2019

Gilets jaunes d’en-bas et marxisme orthodoxe.

Gilets jaunes d’en-bas et marxisme orthodoxe.
Il y a en France et hors de France, avec les Gilets jaunes une lutte sociale 
inédite d’abord puis dans un second temps une lutte démocratique qui voit celles et ceux d’en-bas - que ce soit des nationaux ou de simples résidents sur le territoire national (peu) - lutter ensemble contre celles et ceux d’en-haut pour des raisons de justice fiscale et sociale ainsi que de pouvoir d’achat ! S’y ajoute fin décembre 2018 l’idée que ce peuple d’en-bas n’est pas écouté et méprisé . Il milite pour l’auto-institution du peuple qui veut décider en démocratie directe (cf Condorcet ou Castoriadis) via le RIC
Le propos est succint mais d’autres ont développé !
L’insuffisance de l’analyse marxiste orthodoxe centrée sur le rapport capital-travail est de ne pas prendre en compte le rapport social de solvabilité (face aux marchés des biens et services) or c’est ce qui est mis en avant avec les Gilets jaunes qui ont des « fins de mois difficiles ».
Que ce soit la notion de ’peuple d’en-bas« (analyse non marxiste) ou l’analyse en termes de »bloc de classes sociales d’en-bas« , ou celle marxiste aménagée de » salariat d’en-bas  » ou « prolétaires d’en-bas » - ou les indépendants et petits patrons sont alors tenus pour très très minoritaires - ce qui importe c’est le fait que ces personnes de ce groupe social se positionnent beaucoup plus du côté de la « circulation » marchande (hors travail donc) que de celui de la « production » (au travail : entreprise et fonction publique) et de ses rapports sociaux (travail salarié/capital) . Ce peuple-là n’épargnent pas ou très peu. Certains sont en « situation délicate » bien avant la fin de mois. Il est d’en-bas !
Sur les chiffres on a évoqué des primes de fin d’année (en décembre 2018) avec un premier niveau de revenus mensuel allant de 0 à 1, 5 le smic puis un second niveau allant jusqu’à 2 fois le smic. Voilà qui est parlant pour énormément de monde, même si on retrouve les confusions courantes entre brut et net. Aux économistes de creuser l’affaire.
Les gens d’en-bas savent eux comment on vit avec 1200 ou 1800 euros par mois quand les prix montent et qu’on est en campagne et qu’on a des prêts bancaires . Le problème frappe d’ailleurs plus haut avec les revenus plus élevés mais contenus (de 1800 à 2400 par mois) qui se retrouvent solidaires !
Au-dessus de ce format à 1800 maxi, on trouve aussi les travailleurs du public et du privé qui gagnent mieux sur les années de fin de carrière mais qui savent que la retraite va les plonger à des niveaux de début de carrière. Ce qui fait que çà discute sur les retraites ! Très bien !
C’est là je crois, qu’intervient la notion d’égalisation par réduction des écarts de richesse) et de justice sociale, notion plus creusée qu’on ne le croit. En tout cas j’ai lu jadis des études qui débouchaient sur l’idée de « plus pour en-bas et moins pour en-haut ». Ce principe synthétique porte contre les riches résumés au 1% qui ne sont pas que des capitalistes privés mais aussi des très hauts fonctionnaires de la Caste (Mauduit) . Et menant des politiques de casse du SP.
Voilà ce qui est nouveau pour moi avec ce mouvement !
Je ne dis pas « tout » sur le sujet d’ou l’intérêt de lire d’autres contributions qui enrichissent la compréhension d’ensemble.
Christian DELARUE
J’ai d’abord écrit dans un premier temps
PYRAMIDE : Le peuple d’en-bas sous deux formats- Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/PYRAMIDE-Le-peuple-d-en-bas-sous-deux-formats
puis plus récemment, quand il est apparu que les petits patrons étaient retournés vite fait faire tourner leur entreprise
j’ai écrit celui-ci
Gilets jaunes : le salariat d’en-bas en lutte. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Gilets-jaunes-le-salariat-d-en-bas-en-lutte-Christian-DELARUE
Dans cet exercice je met l’accent sur le fait qu’il s’agit d’un salariat d’en-bas.
Car ce sont les fins de mois difficiles qui sont mis en avant.
De fait l’immense majorité gagnent moins de 2000 euros par mois
Certains ont acheté une maison en campagne - non payée à la banque - 
car c’est nettement moins cher à 40 bornes de Rennes qu’à Rennes.

Gilets jaunes : le salariat d’en-bas en lutte.

Gilets jaunes : le salariat d’en-bas en lutte. Pas celles et ceux d’en-haut.
Version rectifiée de « Gilets jaunes : des prolétaires d’en-bas en lutte. Pas celles et ceux d’en-haut » par ajouts d’éléments d’un texte de Jean-Marie HARRIBEY qui apporte une nouvelle et sévère critique de l’usage de « classe moyenne ». Ce qui n’annule pas toute analyse stratificationniste pour peu qu’elle soit croisée avec une analyse de position dans les rapports sociaux de production.
XX
Eléments de discussion avec le texte de Tony LAMBADA
du NPA publié sur Mediapart par JMB
Gilets Jaunes : bilan d’étape et éléments pour une stratégie révolutionnaire | Le Club de Mediapart
Pour ma part j’ai eu l’occasion d’écrire :
Le peuple d’en-bas sous deux formats
Passons de la pratique sociale à la théorie.
Le surgissement des gilets jaunes dans les espaces publics, en France et ailleurs, à la fin 2018, a fait surgir autrement la question du « peuple social » ou du « peuple d’en-bas ».
On y lit une conception des subalternes sans racisation ! Subalterne soit de rang inférieur dans la hiérarchie de l’Entreprise-France ou de la Start-up nation qui calque toute la vie sociale sur le modèle de l’Entreprise capitaliste. En somme on quitte la soumission au patron en entreprise pour passer hors travail à la soumission aux « premiers de cordée » !
ou sur Médiapart
- Citation de Tony LAMBADA :
Rapidement aussi, il est devenu clair que malgré une fraction minoritaire des GJ qui relèvent de secteurs de la petite bourgeoisie non salariée (entrepreneurs individuels, artisans, petits commerçants…), la composition sociale de ce mouvement social est massivement prolétarienne, regroupant des salarié.e.s souvent mal payé.e.s et/ou précaires, jeunes ou moins jeunes (bon nombre de retraité.e.s), bref une France qui ne parvient pas à joindre les deux bouts même si elle se lève tôt.
XX
Dans la production et dans la circulation
C’est exact que ce sont surtout des prolétaires (pas que : indépendants et petits patrons aussi mais très peu), donc des travailleurs et travailleuses salarié.e.s, mais au deux sens du terme : 1 - prolétaires dans la production certes - ce qui est privilégié par l’analyse marxiste classique (rapport capital travail qui donne un rapport élargi salariat-bourgeoisie) - car ils vendent leur force de travail pour vivre, et 2 - prolétaires dans la sphère de circulation marchande (face aux marchés des biens et services ) car ce qui est mis en avant au sein des gilets jaunes c’est le cout de la vie, le manque de pouvoir d’achat, les fins de mois difficiles pour celles et ceux d’en-bas.
Ce sont donc à mon sens des travailleurs et travailleuses salariées d’en-bas ou des prolétaires des classes populaires (pauvres, modestes, de classe moyenne-basse - prolétaires ouvriers ou prolétaires employés, prolétaires des villes ou prolétaires des campagnes) qui mettent plus l’accent sur le rapport social externe à la production soit le rapport social de solvabilité - moins perçu ainsi par les marxistes - que le rapport d’exploitation capitaliste.
C’est ce qui explique aussi le faible rapport au syndicalisme puisque la problématique n’est guère, (fort peu encore mais çà bouge), sur les conditions de travail (rien sur la RTT à 30 heures hebdo quasiment) mais sur la fiscalité : qui paie et pour qui ? Ceux qui sont visés dans les critiques sont les riches, qui peuvent être des travailleurs salariés cadres supérieurs+++ comme des patrons. Lire ici les études sur l’encadrement capitaliste (A.Bhir et peut-être des plus récentes).
XX
Les bourgeois et les prolétaires d’en-haut doivent payer !
Tous les prolétaires ne sont pas défendus : les travailleuses et travailleurs salariés d’en-haut sont perçus par nombre de gilets jaunes comme partiellement classe d’appui du patronat du fait des hauts salaires perçus . Il faudrait voir ici le schéma du verre à pied inversé : Grosso modo, la grande masse des salaires et traitements est inférieure à 3000-3300 euros net. Grosso modo au-dessus de ce niveau il y rétrécissement progressif ce qui signifie que seul les cadres de divers niveaux (variété des cadres) perçoivent 4000 puis 5000 puis 6000 euros net par mois, puis etc jusqu’à des montants énormes de type 20 000 euros par mois comme travailleur (pas comme patron d’entreprise appartenant à la classe sociale capitaliste) ce qui créent des conditions de vie totalement différentes des autres - celles et ceux vivant plus modestement avec moins 2000-2500 euros net par mois selon situation - qui épargnent très peu voir pas du tout .
Rapportons maintenant une citation de Jean-Marie HARRIBEY économiste du CS d’ATTAC : « Étude après étude, l’INSEE dénombre, en France, des ouvriers et des employés qui représentent près de la moitié de la population active. Si on y ajoute une bonne part des catégories socio-professionnelles dites intermédiaires dont les niveaux de qualification et de salaire sont faibles ou modestes, c’est plus de 60 % de la population active qui dessinent le contour des classes populaires au sens propre. »
De ce fait, les augmentations de salaires ne sont pas réclamées pour tous et toutes mais pour ceux et celles d’en-bas. De quoi débattre. Que pense les syndicats de l’augmentation des salaires ou traitements des 99% d’en-bas ?
Par ailleurs, il est souvent dit que ce sont ceux d’en-haut - dont celles et ceux salariés du privé ou du public - qui doivent payer d’abord la transition climatique. Il doit y avoir un processus descendant. On a là en quelque sorte ce qu’on appelle en sociologie une analyse stratificationniste. Ce qui donne en fiscalité des tranches de revenus, des tranches de capacités contributives ou on commence par demander tout en-haut puis on descend.
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La crise de représentation d’en-bas surtout.
Ce mouvement d’en-bas, par en-bas et pour en-bas révèle une profonde crise de la représentation politique de ces citoyens. Pas tous les citoyens car les prolétaires plus aisés, sans problème de fin de mois, ont moins de problème de représentation politique. Du moins ils ne semblent pas la ressentir fortement. La crise de représentation n’est pas uniforme. Les « citoyens d’en-bas » sont plus en exclusion pour ce qu’il s’agit de faire valoir leurs droits. Les classes moyennes et supérieures - les 10 à 15% d’en-haut sous le 1% - ont plus accès aux moyens de défense de leurs intérêts.
Les classes moyennes sont aussi un enjeu pour le pouvoir. Pour une critique d’un usage idéologique de la sociologie stratificationniste lire : La sociologie des classes n’est plus une sociologie | Jean-Marie Harribey (1) qui explique notamment : « On voit l’usage politique qui est fait de ce confusionnisme. Avec le Smic on fait partie de la classe moyenne ! Le tour de passe-passe est complet. Dans sa note de mars 2018, l’Observatoire des inégalités fait démarrer les classes moyennes à 1265 euros par mois de niveau de vie pour une personne seule. À peine au-dessus du seuil de pauvreté défini à 60 % du revenu médian. »
Le pouvoir peut donner des primes individualisées pour gagner une fraction des classes moyennes à la cause du capitalisme. Elles sont un terrain de manoeuvre. Elles sont tout à la fois fragilisées (risque de déclassement social avéré notamment au moment du passage à la retraite mais aussi par casse du système de la carrière ) et valorisées pour devenir « classe d’appui » des riches du 1% et du « capitalisme libéral hautement financiarisé qui va à sa fin » selon Macron ce 31 décembre et qu’un intervenant de C dans l’air a qualifié de « moment bolchevique » (sic)
Christian DELARUE
Syndicaliste et altermondialiste
La sociologie des classes n’est plus une sociologie | L’économie par terre ou sur terre ? | Jean-Marie Harribey | Les blogs d’Alternatives Économiques
Qu’est-il advenu de la « classe capitaliste » ? par A BIHR et J-M HEINRICH - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Qu-est-il-advenu-de-la-classe

vendredi 4 janvier 2019

Gilets jaunes : des prolétaires d’en-bas en lutte.

Gilets jaunes : des prolétaires d’en-bas en lutte. (Pas celles et ceux d’en-haut.)
Eléments de discussion avec le texte de Tony LAMBADA
du NPA () publié sur Mediapart par JMB et ici sur AELP.
Gilets Jaunes : bilan d’étape et éléments pour une stratégie révolutionnaire | Le Club de Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/030119/gilets-jaunes-bilan-d-etape-et-elements-pour-une-strategie-revolutionnaire
Pour ma part j’ai eu l’occasion d’écrire :
PYRAMIDE : Le peuple d’en-bas sous deux formats
Passons de la pratique sociale à la théorie.
Le surgissement des gilets jaunes dans les espaces publics, en France et ailleurs, à la fin 2018, a fait surgir autrement la question du « peuple social » ou du « peuple d’en-bas ».
On y lit une conception des subalternes sans racisation ! Subalterne soit de rang inférieur dans la hiérarchie de l’Entreprise-France ou de la Start-up nation qui calque toute la vie sociale sur le modèle de l’Entreprise capitaliste. En somme on quitte la soumission au patron en entreprise pour passer hors travail à la soumission aux « premiers de cordée » !
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Citation de Tony LAMBADA
Rapidement aussi, il est devenu clair que malgré une fraction minoritaire des GJ qui relèvent de secteurs de la petite bourgeoisie non salariée (entrepreneurs individuels, artisans, petits commerçants…), la composition sociale de ce mouvement social est massivement prolétarienne, regroupant des salarié.e.s souvent mal payé.e.s et/ou précaires, jeunes ou moins jeunes (bon nombre de retraité.e.s), bref une France qui ne parvient pas à joindre les deux bouts même si elle se lève tôt.
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Dans la production et dans la circulation
C'est exact que ce sont surtout des prolétaires (pas que : indépendants et petits patrons aussi mais très peu), donc des travailleurs et travailleuses salarié.e.s,  mais au deux sens du terme : 1 - prolétaires dans la production certes - ce qui est privilégié par l'analyse marxiste classique (rapport capital travail qui donne un rapport élargi salariat-bourgeoisie) - car ils vendent leur force de travail pour vivre, et prolétaires dans la sphère de circulation marchande (face aux marchés des biens et services ) car ce qui est mis en avant c'est le cout de la vie, le manque de pouvoir d'achat, les fins de mois difficiles.
Ce sont donc à mon sens des prolétaires des classes populaires (pauvres, modestes, de classe moyenne-basse - prolétaires ouvriers ou prolétaires employés, prolétaires des villes ou prolétaires des campagnes) qui mettent plus l'accent sur le rapport social externe à la production soit le rapport social de solvabilité - moins perçu ainsi par les marxistes - que le rapport d'exploitation capitaliste.
C'est ce qui explique aussi le faible rapport au syndicalisme puisque la problématique n'est guère, fort peu encore mais çà bouge, sur les conditions de travail (rien sur la RTT à 30 heures hebdo quasiment) mais sur la fiscalité : qui paie et pour qui ? Ceux qui sont visés dans les critiques sont les riches, qui peuvent être des travailleurs salariés cadres supérieurs+++ comme des patrons. Lire ici les études sur l'encadrement capitaliste (A.Bhir et peut-être des plus récentes).

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Les capitalistes et les prolétaires d’en-haut doivent payer !
Tous les prolétaires ne sont pas défendus : pas celles et ceux d’en-haut perçus comme partiellement classe d’appui du patronat moyennant des conflits de classe auto-limité par des syndicats de cadres. Et les augmentations de salaires ne sont pas pour tous et toutes mais pour ceux et celles d’en-bas. De quoi débattre. Que pense les syndicats de l’augmentation des salaires ou traitements des 99% d’en-bas ?
Par ailleurs, il est souvent dit que ce sont ceux d’en-haut - dont celles et ceux salariés du privé ou du public - qui doivent payer d’abord la transition climatique. Il doit y avoir un processus déscendant. On a là en quelque sorte ce qu’on appelle en sociologie une analyse stratificationniste. Ce qui donne en fiscalité des tranches de revenus, des tranches de capacités contributives ou on commence par demander tout en-haut puis on descend.

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La crise de représentation d’en-bas surtout.
Ce mouvement d'en-bas, par en-bas et pour en-bas révèle une profonde crise de la représentation politique de ces citoyens. Pas tous les citoyens car les prolétaires plus aisés, sans problème de fin de mois, ont moins de problème de représentation politique. Du moins ils ne semblent pas la ressentir fortement. La crise de représentation n'est pas uniforme. Les "citoyens d'en-bas" sont plus en exclusion pour ce qu'il s'agit de faire valoir leurs droits. Les classes moyennes et supérieures - les 10 à 15% d'en-haut sous le 1% - ont plus accès aux moyens de défense de leurs intérêts.
Les classes moyennes sont aussi un enjeu pour le pouvoir. Il y a un usage idéologique de la sociologie stratificationniste avec la notion de classe moyenne même si les plus sérieux font des distinctions internes avec moyenne-basse et moyenne-haute . Ce qui importe c'est la notion de "fin de mois difficile", autrement dit avoir son compte bancaire à zéro en fin de mois sans aucun versement d'épargne et ce chaque mois de l'année. Il n'y a pas de montant précis, tout dépend de la situation familiale (nombre d'enfants) et géographique (cout du loyer) . 
Le pouvoir peut donner des primes individualisées pour gagner une fraction des classes moyennes à la cause du capitalisme. Elles sont un terrain de manoeuvre. Elles sont tout à la fois fragilisées (risque de déclassement social avéré notamment au moment du passage à la retraite) et valorisées pour devenir "classe d'appui" des riches du 1% et du "capitalisme libéral hautement financiarisé qui va à sa fin" selon Macron ce 31 décembre et qu'un intervenant de C dans l'air a qualifié de "moment bolchevique" (sic)

Christian DELARUE
Syndicaliste et altermondialiste

mercredi 2 janvier 2019

Les gilets jaunes, « communards » insurgés de 2018 et 2019

CULTURE PO.
Les gilets jaunes, « communards » insurgés de 2018 et 2019
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »
Le droit à l’insurrection de 1793 a été aussi mis en oeuvre en 1871... puis en 1968, 2018. (liste incomplète)
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INSURRECTION 
Les gilets jaunes sont peu ou prou des nouveaux « communards » de 2018, pas des communistes (pas nécessairement du moins, ni des blanquistes ou des anarchistes) comme on croit souvent, mais des insurgé.es, des insurgé.es hommes et femmes, de toute origine, des insurgé.es contre l’injustice sociale de classe.
Le gros de ce mouvement a été d’abord « d’en-bas et pour en-bas » (mise en mouvement classes modestes pour « plus pour en-bas et moins pour en-haut »), et « par en-bas » mais plus pacifiquement plus institutionnellement (avec le RIC ).
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QUEL POPULISME ?
Dans ce bloc social d'en-bas, hétérogène par définition (alliance de classes sociales ), il y a certes des éléments réactionnaires (racistes, xénophobes, fascistes, etc) qui sont visés sous le terme "populisme de droite". On voit mal pourquoi le peuple d'en-bas serait protégé de décennies de discours racistes. Mais ils sont loin d'être majoritaire. 
Les communards insurgés contre les injustices sociales, c'est beaucoup plus les élites de droite (lèche-bottes du MEDEF et du 1%) et de centre-gauche (le PS suit une politique de droite) qui sont refusées en plus des riches ! Derrière la "richophobie" c'est surtout le long processus d'accumulation de la richesse vers le haut, vers le 1% qui est contesté. C'est donc un mécanisme économico-politique de domination de classe qui est refusé. 
Quand aux autres formations politiques - PCF, FI, NPA, il y a moins refus que doute sur les capacités à repousser l'ennemi de classe ! C'est différent, me semble-t-il. 
CRISE MULTIPLE DE REPRESENTATION
Cela renvoi à une crise de représentation politique des classes sociales populaires (pauvres, modestes, moyennes basse). Le RIC représente une issue incertaine à cette crise démocratique spécifique car cette "démocratie réellement existente" montre son caractère de classe. Cela ne date pas d'aujourd'hui. Mais c'est aujourd'hui que çà éclate car il y a aussi une crise de la représentation des travailleurs et des usagers dans l'entreprise et hors l'entreprise. Cela fait beaucoup.

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Personnellement, je me sens profondément solidaire de ce processus qui bouscule l’ordre injuste du monde, et pas qu’en France. Je déteste l’idée des dominants qu’ici il n’y a pas à se plaindre, comme si les injustices n’étaient pas monnaie courante et graves pour les plus démunis et les gens modestes.
Après je n’ai pas de boule de cristal. Il y a un pari pour une suite progressiste. Bensaid est toujours vivant.
Christian DELARUE