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dimanche 27 mai 2018

NPA et caricature de Maryam Pougetoux

NPA et caricature de Maryam Pougetoux


Ce préalable est une citation

Soyons clair, ce n'est pas un cas personnel qui est mis sur la place publique. Peu importe qui porte le voile, en tant qu'individu, ce qui importe ici, c'est la représentativité. Les élus d'où qu'ils viennent portent la responsabilité de ce qu'ils portent en exerçant leurs mandats.  François de Rugy à par ailleurs interdit le voile aux députées à l'Assemblée nationale pour la mandature (en plus des t-shirts footballistiques des clubs de 3 ème divisions). 
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Unef ou la communautarisation de la société civile

Prenons une caractérisation 

Olivier Besancenot, ancien leader de la LCR et du NPA a vivement critiqué ce vendredi 25 mai sur RTL la une de "Charlie Hebdo", qui représente une caricature de Maryam Pougetoux, présidente voilée de l'Unef à Paris IV. Se disant "choqué" par le choix du journal satirique, il a estimé qu'elle relevait de l'"islamophobie".

Position : Pour ma part si j'ai du mal avec cette caricature (comme avec d'autres caricatures il est vrai) je ne la dirais pas pour autant islamophobe.

La critique satirique du voilement comme mécanisme d'oppression des femmes fait partie du registre critique de la gauche. Y compris lorsqu'il est pratiqué librement. On évoque alors  en ce cas la "soumission hiérocratique".

Par ailleurs, ce n'est pas toujours le voile en soi qui est critiqué - il se porte légalement - ni même le symbole - il est critiqué - mais ici pour ma part j'ai ciblé le jusqu'au-boutisme quand son port est libre . La notion ancienne "d'intransigeantisme", venue du catholicisme intégriste, a été reprise (C Delarue) à cette occasion

Autrement dit certaines personnes le portent de si façon intransigeante et sans la moindre concession, sans le moindre accommodement,  sans la moindre considération d'autres valeurs ou principes que cela s'apparente à de l'arrogance typique de l'intégrisme religieux bien que cela puisse être différent. "L'intransigeantisme" était jadis employé pour nommer l'intégrisme catholique très dur sur les règles de moeurs. Le terme n'est plus guère usité. Mais le sens est juste. Et on sait qu'un certain islam influencé par le salafisme produit des musulmans et musulmanes intransigeantes.

Ici il ne semble pas - mais soyons méfiant car la duplicité des intégristes est réelle - y avoir autoritarisme contre autrui pour imposer des règles visant l'établissement d'un hyper-patriarcat sexo-séparatiste mais il y a bien un manque de respect de l'ensemble des syndiqués hors de l'UNEF (dans les autres syndicats) qui n'apprécient guère - euphémisme - le mélange entre l'affichage identitaire et le discours syndical fatalement perturbé. Et qui ne voudraient pas de çà dans leur syndicat.

Repousser l'islamophobie c'est refuser le rejet des musulmans essentialisés et cela ne vise pas, sauf dérive, à empêcher la critique des personnes qui se transforment en véritable étendard de la religion - c'est intenable, inimaginable - et ce dans sa dimension la plus réactionnaire : 1 ) affichage identitaire ostentatoire, 2) apologie en acte du sexo-séparatisme, voire 3) complicité avec les "campagnes d'hidjabisation" forcée des islamistes et autres intégristes musulmans en Algérie et ailleurs. Qu'en dit d'ailleurs Olivier Besancenot de ces "campagnes d'hidjabisation" ? De part sa "sortie" sur RTL il est attendu sur ce point. Pas d'islamistogauchisme au NPA !

Dévaloriser qui ou quoi ?

Si j'ai du mal avec cette caricature, c'est qu'elle mélange l'atteinte à la personne et la possible dévalorisation de ce qu'elle représente et qui est certes contestable à plus d'un titre. Mais une personne qui s'affiche ainsi doit savoir distinguer ce qui est critique à sa personne et critique de ce qu'elle représente. Toute personne qui prend des responsabilités publiques en société doit apprendre à repérer cette distinction dans la critique.

Autant je suis pour dévaloriser les fétiches qui surplombent les humains autant j'évite de stigmatiser les personnes. L'exercice n'est pas toujours facile. Surtout pour les caricaturistes.

La critique est évidemment à mener sans céder aux apologistes de l'islam réactionnaires mais sans tomber dans le racisme qui essentialise tous les musulmans. Car il y a une montée de l'islam réactionnaire dans le monde. Pour autant il convient, par antiracisme, de ne pas amalgamer les divers croyants et donc de mener une critique aussi précise que possible.

Pour ma part je l'ai fait sous l'angle du syndicalisme face aux crispations identitaires débouchant sur du jusqu'au-boutisme, de l'intransigeantisme, de l'arrogance identitaire, du suprématisme religieux, mais d'autres approches étaient possibles, "derrière le cache-sexe de la religion". Et là on trouve d'autres critiques.

Christian DELARUE

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