Quand l'altermondialisme
parle de démocratie empowerment
I - Plus de puissance de
penser et d'agir pour ceux ou celles qui ont peu ou moins. Ou
empowerment.
Wikipédia dit autonomisation plus
que gain de puissance. Nous préférons gain de puissance et de
pouvoir puisque notre réflexion est plus collective
qu'individuelle.
1 - Ce gain de puissance intellectuel
et pratique peut être INDIVIDUEL et se mettre en oeuvre dans un
petit groupe de travail . Cela se fait pour éviter la
marginalisation ou l'exclusion là ou la concurrence vise à
conserver des maîtrises sur une machine (j'ai du lire cette
problématique de préservation de compétence jadis chez
Sansaulieu fils je crois). Ce n'est pas nécessairement
l'encadrement qui empêche l'empowerment, bien au contraire.
Hélas, il s'agit bien souvent des égaux en lutte de place.
2 - Ce gain de puissance peut aussi
être COLLECTIF, à une échelle beaucoup plus vaste : une ville,
une région, voire une nation.
"L'empowerment est l'octroi de davantage de
pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les
conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques
auxquelles ils sont confrontés. Il est utile de préciser
que l'empowerment est une prise de pouvoir pour les individus
par les individus eux-mêmes sans attendre une quelconque
autorisation officielle du gouvernement." (wikipedia)
Quand l'altermondialisme
parle de démocratie empowerment, il s'agit bien d'ocroi de plus
de pouvoirs pour ceux et celles d'en-bas soit le peuple-classe
DANS UNE PERSPECTIVE DE CHANGEMENT, DE FORTE REDUCTION DES
HIERARCHIES ET INEGALITES et corrélativement moins de pouvoirs
pour ceux d'en-haut : l'oligarchie et la classe dominante,
disons le 1% d'en-haut. Il ne s'agit donc pas d'une version
compatible au néolibéralisme, tronquée et manipulée qui part
d'en-haut soit en caritatif, soit dans une visée participative
ou les hiérarchies perdurent, voire sont légitimées. La
participation est un des plus fort atout des élites les plus
averties pour se maintenir aux postes supérieurs de la société.
II - Tarso Genro
Ici je voudrais citer Tarso
Genro, jadis maire de Porto Alègre, et auteur de "Thèses pour
une théorie démocratique de l'Etat et du socialisme" (in
Mouvements n 18 de 2001). Si on laisse les éléments introductifs
plutôt abscons (selon moi) de sa théorisation on trouve une
"démarche démocratique populaire" de type démocratie par en-bas
contre en-haut, laquelle démarche d'empowerment apparait bien
être interne au peuple-classe, donc à celles et ceux d'en-bas
très largement compris (99%), nationaux ou simples résidents.
On
trouve l'idée d'empowerment et " d'une puissance constitutive de
faire l'histoire plus ou moins grande selon le pouvoir qu'ils -
les groupes et classes voire les nations dominées - accumulent,
face à la répartition inégale des richesses, de l'information et
de la culture" . Il ajoute comme argument que "faire un Etat qui
soit "soumis" à la société n'est plus possible par la seule voie
de la représentation politique". Ici il convient de préciser
utilement que la société civile est clivée par de multiples
rapports sociaux et que certaines classes sociales ou certains
groupes sociaux, sont mieux servis que d'autres. L'Etat
néolibéral contemporain est au service des grandes banques, des
grandes sociétés transnationales en général ainsi que selon le
rapport des forces d'autres groupes sociaux.
A la "démarche démocratique
populaire" il ajoute une culture de solidarité qui dépasse les
limites de l'usine (pour le syndicalisme), les limites de la
nation et de son territoire. Disant cela, il convient de
préciser qu'il ne s'agit pas de "sauter" (comme certains le
proposent) de l'infra-national (le local et le régional) au
supra-national (le continental et pour nous l'Union européenne)
en ignorant l'échelon national qui demeure un cadre important du
rapport des forces entre peuple-classe et classe dominante.
Christian DELARUE
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