Diversité altermondialiste

Diversité altermondialiste
multicolore et multitextile

mercredi 26 septembre 2018

Si burkini alors string seulement en piscine à Rennes .

à (DAJÉ) Comité Consultatif Rennes au Pluriel

Je vous livre une position très brièvement :
Si burkini (autorisé) alors string seulement en piscine (aussi) à Rennes .
https://www.ouest-france.fr/…/le-burkini-est-bien-autorise-…

XX

On peut soutenir moyennant limites la diversité textile dans le cadre de la "question textile", ce qui dans ce langage comprend aussi bien l'hypertextile (le corps très couvert) que l'hypotextile (le corps très peu couvert).
Le thème de la "réciprocité textile" signifie que si il y a l'un - l'hypertextile - il peut y avoir l'autre : l'hypotextile. Sinon il n' y a pas diversité mais uniformité.

Il y a des conditions , dont deux ici seulement car je suis bref:
- le port doit être libre et non forcé
- la pudeur doit aussi être respectée mais sans en faire un outil pudibond de répression .

Ce sont surtout les organes sexuels primaires qui sont cachés dans toutes les civilisations (ou presque).
Si burkini alors string seulement en piscine à Rennes aussi . Hommes et femmes.
Liberté, Egalité, Réciprocité textile.

Christian DELARUE
mrap 35
(DAJÉ) Comité Consultatif Rennes au Pluriel

vendredi 21 septembre 2018

Quand l'altermondialisme parle de démocratie empowerment

Quand l'altermondialisme parle de démocratie empowerment
I - Plus de puissance de penser et d'agir pour ceux ou celles qui ont peu ou moins. Ou empowerment.
Wikipédia dit autonomisation plus que gain de puissance. Nous préférons gain de puissance et de pouvoir puisque notre réflexion est plus collective qu'individuelle.
1 - Ce gain de puissance intellectuel et pratique peut être INDIVIDUEL et se mettre en oeuvre dans un petit groupe de travail . Cela se fait pour éviter la marginalisation ou l'exclusion là ou la concurrence vise à conserver des maîtrises sur une machine (j'ai du lire cette problématique de préservation de compétence jadis chez Sansaulieu fils je crois). Ce n'est pas nécessairement l'encadrement qui empêche l'empowerment, bien au contraire. Hélas, il s'agit bien souvent des égaux en lutte de place.
2 - Ce gain de puissance peut aussi être COLLECTIF, à une échelle beaucoup plus vaste : une ville, une région, voire une nation.
"L'empowerment est l'octroi de davantage de pouvoir aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils sont confrontés. Il est utile de préciser que l'empowerment est une prise de pouvoir pour les individus par les individus eux-mêmes sans attendre une quelconque autorisation officielle du gouvernement." (wikipedia)
Quand l'altermondialisme parle de démocratie empowerment, il s'agit bien d'ocroi de plus de pouvoirs pour ceux et celles d'en-bas soit le peuple-classe DANS UNE PERSPECTIVE DE CHANGEMENT, DE FORTE REDUCTION DES HIERARCHIES ET INEGALITES et corrélativement moins de pouvoirs pour ceux d'en-haut : l'oligarchie et la classe dominante, disons le 1% d'en-haut. Il ne s'agit donc pas d'une version compatible au néolibéralisme, tronquée et manipulée qui part d'en-haut soit en caritatif, soit dans une visée participative ou les hiérarchies perdurent, voire sont légitimées. La participation est un des plus fort atout des élites les plus averties pour se maintenir aux postes supérieurs de la société.
II - Tarso Genro
Ici je voudrais citer Tarso Genro, jadis maire de Porto Alègre, et auteur de "Thèses pour une théorie démocratique de l'Etat et du socialisme" (in Mouvements n 18 de 2001). Si on laisse les éléments introductifs plutôt abscons (selon moi) de sa théorisation on trouve une "démarche démocratique populaire" de type démocratie par en-bas contre en-haut, laquelle démarche d'empowerment apparait bien être interne au peuple-classe, donc à celles et ceux d'en-bas très largement compris (99%), nationaux ou simples résidents. 
On trouve l'idée d'empowerment et " d'une puissance constitutive de faire l'histoire plus ou moins grande selon le pouvoir  qu'ils - les groupes et classes voire les nations dominées - accumulent, face à la répartition inégale des richesses, de l'information et de la culture" . Il ajoute comme argument que "faire un Etat qui soit "soumis" à la société n'est plus possible par la seule voie de la représentation politique". Ici il convient de préciser utilement que la société civile est clivée par de multiples rapports sociaux et que certaines classes sociales ou certains groupes sociaux, sont mieux servis que d'autres. L'Etat néolibéral contemporain est au service des grandes banques, des grandes sociétés transnationales en général ainsi que selon le rapport des forces d'autres groupes sociaux.
A la "démarche démocratique populaire" il ajoute une culture de solidarité qui dépasse les limites de l'usine (pour le syndicalisme), les limites de la nation et de son territoire. Disant cela, il convient de préciser qu'il ne s'agit pas de "sauter" (comme certains le proposent) de l'infra-national (le local et le régional) au supra-national (le continental et pour nous l'Union européenne) en ignorant l'échelon national qui demeure un cadre important du rapport des forces entre peuple-classe et classe dominante.
Christian DELARUE

lundi 17 septembre 2018

POPULISME DE GAUCHE ou TRAHISON RÉPÉTÉE DE LA GAUCHE RECENTREE

POPULISME DE GAUCHE ou TRAHISON RÉPÉTÉE DE LA GAUCHE RECENTREE

Maintenir une dimension populiste-classiste dans la critique.


Th 1 : L'émancipation du peuple-classe sera l’œuvre de ce peuple-classe 99% (et notamment les travailleur-ses salariées).

Th 2 : Cette émancipation se fait et se fera contre la classe dominante (1% d'en-haut) et pas en alliance avec cette classe. Il y a bien "eux et "nous". Il y a là un rapport de force multi-forme issu d'un rapport de domination. Une domination certes variable selon les classes et couches sociales du peuple-classe. Certains sont plus exploités que d'autres mais tous le sont. Il y a aussi les oppressions et autres dominations. Donc pluri-émancipation.

Th 3 :  On peut évidemment penser qu'il existe des élites progressistes au sein de la classe dominante. Ou ? Vigilance ! Faut toujours penser qu'il y a manipulation ou tromperie. Ils sont tous à 99, 99 % du côté du néolibéralisme, du capitalisme. Et quand ils disent non au nom de l'écologie par exemple, ou du commun mais c'est contre une fraction du peuple-classe 99%. Pour quelle loi sociale ? Souvent il y a silence.

Th 4 : L'émancipation du peuple-classe sera l’œuvre de ce peuple-classe national - du fait de l'organisation étatique des pouvoirs - mais aussi nécessairement en lien avec les autres peuples-classe de la région, puisque nous sommes soumis à une oligarchie ordolibérale en Europe. C'est le plus possible ensemble qu'il faut lutter malgré les situations différentes.

Th 5 : Il s'agit dés lors, sans aucun doute de cibler, tout autant la classe dominante nationale que l'oligarchie de l'Union européenne. L'ennemi de classe est interne et externe. On ne saurait oublier cela en privilégiant un contre l'autre. La bataille doit être menée durement. Il ne faut faire confiance à aucune élite à priori.

Th 6 : Aucun compromis avec les élites néolibérales n'est recevable. Tans celles économico-financières (les capitalistes) que celles politiques (la classe politique) ou administratives (la Caste HFP). Et hélas on trouve de telles élites à gauche, au sein du PS mais aussi dans d'autres organisations. La vigilance est de mise.

Th 7 : Le projet de gauche lutte aussi contre le racisme, le sexisme, les intégrismes religieux... C'est là que je retrouve PK et son papier. Mais Chantal Mouffe dit que le populisme de droite construit un peuple raciste, sexiste, et soumis aux classes dominantes. Dans ce cas le populisme de gauche est-il seulement orienté sur le clivage "classiste" entre classe sociale dominante et peuple-classe? N'est-il pas aussi nécessairement antiraciste, antisexiste, même avec des variations d'interprétation (on sait qu'il y a des féminismes, des antiracismes, des conceptions de la laicité).

Th 8 : Il y a des affects en politique : des rejets souvent. Exemple : le voile des musulmanes assimilé à une croix nazi, les femmes en talons hauts stigmatisées , etc... On peut introduire alors la notion de "double regard" : le regard qui juge mal ou bien et le regard qui met de la distance et voit l'humain. Pas simple. Car la critique va perdurer mais autrement.

Th 9 : Je défends la perspective d'une alternative socialiste - donc projet et programme - et je critique les positions d'alternances (passage du centre-droit ou centre-gauche) qui s’accommodent du capitalisme. Ce n'est pas du populisme c'est un choix politique.

Th 10 : La République socialiste met en place la logique de distribution de la valeur d'usage hors profit capitaliste au centre de ce qui est la "chose de tous et toute". La logique de la rentabilité et du profit est réduite, non majoritaire. La liberté d'entreprendre est réduite, limitée. Le droit à la vie digne est supérieur.

Th 11: La dignité humaine est valorisée dans cette République et a un impact sur les progrès à engager contre la souffrance animale. On mangera encore longtemps des animaux alors autant qu'ils soient bons pour nous les humains -production horizontale (sur sol) - et non production verticale (en tour - hors sol) de poulets par exemple- et qu'ils ne fassent pas trop souffrir les bêtes.

dimanche 16 septembre 2018

De la plèbe au peuple souverain (G Bras)

De la plèbe au peuple souverain

Un chapitre fort instructif de "Les voies du peuple" de Gérard Bras (page 30 a 57).
https://blogs.mediapart.fr/christian-delarue/blog/160918/de-la-plebe-au-peuple-souverain



La question de la dynamique de souveraineté est posée. Voila qui intéresse a priori  les démocrates, les Républicains et les souverainistes comme ceux qui veulent maintenir la dynamique populaire d'en-bas à l'international. Elle est posée non d'un point de vue statique, par le simple effet du jeu démocratique et de ses alternances, mais via in projet politique mobilisant le peuple et les classes sociales populaires.

Il s'agit de lire en quelque sorte la transcroissance du peuple-classe 99% en peuple nation ou du peuple social "à large format" en "peuple total" englobant donc la classe dominante ou en "corps politique" pour adopter une formule de science politique et avant elle de la philosophie politique depuis JJ Rousseau.


I - REPERES


A) Il n'y a pas le peuple mais des peuples. 

Cependant le "peuple-tout" le mieux accepté c'est le "demos", soit le peuple légalement reconnu, celui qui participe de la validation de l'Etat via les élections ou autres processus comme le tirage au sort (plus marginaux). Hors de ce peuple au singulier, adoubé par la doxa, il n'y aurait que des catégories de "peuple" pourvoyeuses de populismes divers, de droite ou de gauche.

Au-delà de l'invective, et après un parcours historique il nous faut évoquer des peuples, des catégories de peuples : peuple ethnique, peuple nation, peuple démocratique, peuple-classe, peuple sans Etat, peuple migrant, etc...


Pour nous qui suivont l’aventure du terme comme militant depuis la fin des années 1970 ("peuple" est dans MRAP) ces dernières années ont vu surgir depuis 2000 de nombreux débats sur les différents "peuples". La plèbe a donné lieu à formation de peuple-classe (en lien avec Surel et Meny 2002), soit "l'autre" de la classe dominante. Soit aussi, les 99% d'en-bas pour le dire autrement, moins sous l'angle d'un rapport social qui fait du dit peuple un objet de politique (cf Patrick Tort jadis) et plus sous l'angle nous sommes l'immense majorité (sous le 1% d'en-haut en surplomb).

B) Egalité et division(s) interne(s)

Le peuple aspire a la liberté et a l’égalité. Or "la force des choses" (JJ Rousseau ne vise pas encore la force du capitalisme ) tend a détruire l’égalité en divisant la société entre riches et pauvres (p 51). Il ne dit rien du patriarcat.

Le peuple est le nom de la politisation de la société civile  qui insiste sur l'egalite et pas que l'egalite des droits (jjr de droite) mais aussi l'egalite economico-sociale (jjr de gauche) . Une tradition républicaine va relier le social au politique et concevoir une perspective socialiste. Cela suppose de distinguer les différents peuples et de sortir du confusionnisme . Il n'est pas anodin de mobiliser le peuple ethnos, ou la plèbe ou aujourd'hui un peuple social, ou le peuple nation ou corps politique.


II - OPTIONS

A) Transcroissance : De Rousseau à l'histoire révolutionnaire.

Le chapitre suivant se nomme "Le peuple entre en scène"  La c'est l'histoire de la Révolution française qui via le Tiers-Etat et quelques grandes figures qui conceptuellement et juridiquement élèvent le peuple d'en-bas (passif) en un grand sujet politico-citoyen (relativement actif). Auparavant JJ Rousseau avait déjà sorti le peuple de son statut de plèbe de bas quartier pour en faire un sujet politique. Aujourd'hui on dirait que le peuple-classe prend la suite de la plèbe mais avec un format nettement plus large et sans être assimilé péjorativement a la plèbe.

En 1789 comme en 2018 il y a toujours une bourgeoisie voire plusieurs , celle bancaire, celle productive et celle d'affaires, plus la Caste des Hauts Fonctionnaires (cf Mauduit sur Médiapart), plus diverses élites du 1% d'en-haut. Seul la Haute hiérarchie ecclésiastique a perdu sa place et encore pas totalement.

L'auteur Gérard Bras en vient a la question du complexe populisme puisque les demandes démocratiques, qui restent largement insatisfaites, se transforment en demandes populaires. Le populisme de droite (peuple ethnique ou peuple-nation) ou le populisme de gauche (peuple-classe) prend sa source en lien avec la montée du néolibéralisme et de la "démocratie réellement existante".


B) Maintenir une dimension populiste-classiste.

Il y a là, dans le contexte présent, (cf E Macron en plus du néolibéralisme) une dynamique populiste-classiste d'en-bas (articulation peuple et classes sociales) qui s'oppose aux forces financières et bancaires de la Star-up nation ou de l'Entreprise-france soit les deux terminologies macroniennes d'une Nation hiérarchisée comme une entreprise capitaliste et ou le peuple-classe est nécessairement à la remorque des entrepreneurs économiques.

Ce qui monte alors en contrepoint c'est l'idée de "démocratie-empowerment" soit une démocratie construite par en-bas et visant à devenir le tout (et pas seulement un "nous sommes les 99%"). Le slogan de convergence des classes du peuple-classe serait alors : Moins de pouvoirs pour ceux d'en-haut, plus pour le peuple-classe. Le tout sans racisme, ni sexisme, ni homophobie, ni intégrisme religieux !

Cela s'appliquerait que ce soit dans un cadre national (débat avec Jean-Michel Toulouse auteur de deux gros volumes sur la démocratie) ou dans un cadre continental européen ou il s'agit de rompre avec l'oligarchie, en promotion de la démocratie-empowerment, une alterdémocratie.

La démocratie empowerment ne se déleste pas de sa solidarité internationaliste en s'inscrivant dans son cadre national. On sait que la transcroissance des luttes existe mais que les dites luttes démarrent toujours dans un cadre national.

A poursuivre.
Un livre riche dont le présent propos est bien trop succinct pour une note quelconque.

Christian DELARUE


Le maintien d’une dimension populiste-classiste dans le discours politique. Christian DELARUE - Amitié entre les peuples

http://amitie-entre-les-peuples.org/Le-maintien-d-une-dimension-populiste-dans-le-discours-politique-Christian

DEMOCRATIE EMPOWERMENT ou LA DEMOCRATISATION PAR EN-BAS

http://amitie-entre-les-peuples.org/DEMOCRATIE-EMPOWERMENT-ou-LA-DEMOCRATISATION-PAR-EN-BAS

lundi 10 septembre 2018

Sous-pénalisation d'en-haut et sur-pénalisation d'en-bas chez Renaud DUTERME

Sous-pénalisation d'en-haut et sur-pénalisation d'en-bas chez Renaud DUTERME

La justice de classe chez Renaud DUTERME ou l'Etat pénal hiérarchisé sous de multiples formes.

 https://altermd.blogspot.com/2018/09/sous-penalisation-den-haut-et-sur.html



La justice de classe est chose commune au sens ou les divers peuples-classe de la planète peuvent en faire l'expérience dans leur formation sociale (leur pays) et plus largement parfois au sein de leur continent. Elle est un effet du "classisme", soit ce qui relève des diverses politiques des classes sociales dominantes tant au plan social qu'au plan sociétal et écologique. Au classisme ainsi entendu s'ajoute le racisme et le sexisme (1). La sur-pénalisation d'en-bas opère donc des cumuls de victimes.

Pénaliser c'est infliger une peine, attribuer une sanction négative soit économiquement (paiement d'une somme) soit par privation de liberté (emprisonnement ou autres formes). Avec la justice de classe qui perdure sous l'universalisme juridique affiché on trouve, ce qu'il convient d'appeler nettement une" sous-pénalisation d'en-haut et sur-pénalisation d'en-bas". Les responsables de méfaits sont les décideurs qui sont souvent placés au sommet des institutions et des sociétés. Ces décideurs et responsables sont rarement punis à hauteur de leur méfait. Pire il arrive qu'ils soient récompensés. Un grand patron qui licencie massivement sera récompensé par un bonus de la part des actionnaires. C'est là un exemple d'une perversion du système de financiarisation de l'économie.

La "fragmentation du monde", sous-titre du livre de Renaud Duterme, géographe de formation,  " De quoi l'effondrement est-il le nom ?" (2), semble correspondre à ce que la théorie  du développement inégal et combiné (3) permet d’établir. Autrement dit, sous l'impulsion des classes dominantes et du mode de développement capitaliste du monde se trouve "combiné" deux processus : d'une part une inégalité de développement spatial (mal développement territorial) et d'autre part une inégalité sociale ou, en d'autres termes qui portent plus sur les populations, une ségrégation spatiale et une ségrégation sociale et ethnique. Cela est observable aussi bien en France (en y intégrant l'Outre-mer) qu' Europe que dans le monde.

Si je cite cet auteur, c'est que j'ai eu l'occasion de lire dans le livre cité un passage qui explicite aussi la notion de "sous-pénalisation d'en-haut et sur-pénalisation d'en-bas", notion qui peut trouver à s'insérer (pour moi du moins) dans le paradigme du développement inégal et combiné source de l'effondrement civilisationnel et environnemental. "Dans notre société productiviste, la surexploitation des ressources provient le plus souvent non pas de la pénurie mais de l'abondance. Pour le dire autrement, on ne surexploite pas notre environnement pour satisfaire des besoins mais plutôt pour encourager un profit. (p47)"

Citons ce passage sous "Une justice de classes" (p 104 et 105): "La réaction et la répression des classes dirigeantes aux protestations et aux violences du bas de l'échelle sont considérables et s'insinuent dans de multiples aspects de la vie quotidienne. Criminalisation des mouvements sociaux, multiplication des moyens de répression et institutions carcérales, surveillance généralisée, stigmatisation des pans entiers de la population, etc. Or le moins que l'on puisse dire c'est que les différentes classes sociales ne subissent pas cette répression de la même façon" (p 104) -  "A l'inverse, (trop) nombreux sont les cas de criminels en col blancs ayant échappé aux foudres de la justice pour des crimes extrêmement plus graves que ceux précités" (p105)

Christian DELARUE


1) C'est parce que certains évoquent très souvent comme catégories d'analyse les trois termes - classe, "race", sexe - à propos des dominations, exploitations et oppressions que d'autres (ou les mêmes) disent "classisme, racisme, sexisme" et en riposte d'émancipation "anti-classisme, anti-racisme et anti-sexisme". Ce sont des termes génériques susceptibles d'approches différentiées.

2) Renaud Duterme : De quoi l'effondrement est-il le nom ?

http://www.cadtm.org/Renaud-Duterme-De-quoi-l

3) Je procède à un usage délibérément réduit de cette théorie de Léon Trotsky au sens ou je la déleste de sa perspective historique pour mettre l'accent sur son aspect géographique souvent résumé à la notion de mal-développement.

dimanche 2 septembre 2018

ANTIRACISMES ET LOI ANTI-SIGNES OSTENSIBLES DE RELIGION

ANTIRACISMES ET LOI ANTI-SIGNES OSTENSIBLES DE RELIGION

Extension en entreprise contre les signes identitaires hors religion


Intervention Christian DELARUE à Grenoble 2018

XX

Je laisse volontairement de côté les interventions du MRAP - celle d’Augustin G. et la mienne - qui, dans les ateliers sur les antiracismes à Grenoble visait à montrer que l’on pouvait mobiliser ensemble et largement, universalistes ou non, contre le racisme sous toutes ses formes, tant dans le champ syndical (adresse à Verveine A.) que hors champ syndical (adresse au représentant des Brigades anti-négrophobie) pour peu d’une part que cela porte sur des pratiques discriminatoires réelles, directes ou indirectes, et que d’autre part on trouve un langage commun, car dans l’antiracisme l’usage trop racialisant indispose.

Un intervenant en salle a évoqué la loi de mars 2004 comme loi anti-voile et loi d’Etat islamophobe. Il a pointé ici un net désaccord.

XX

En 2003, le projet s’annonçait comme anti-voile et le MRAP a critiqué. Mais il y a eu évolution . La loi de 2004 n’est pas spécifiquement contre le voile islamique. Elle universalise le refus de l’emprise religieuse par des signes ostensibles à toute religion. On y reviendra.
La question des signes ostensibles de religion ou plus largement des signes ostensibles identitaires, ce qui inclus les signes nationalitaires ou communautaires fait durablement débat à gauche, au sein des gauches, des syndicats, des associations, de l’altermondialisme.
Tous refusent globalement le racisme mais certains refusent ce que d’autres tolèrent ou acceptent au nom de la laïcité ou en vertu d’autres valeurs ou principes. Bref il y a clivage.

XX

Le Mrap lutte contre toutes les formes de racisme - négrophobie, islamophobie, antisémitisme, xénophobie, romophobie, autres... . Il est pour l’égalité de traitement et notamment que l’être humain, homme ou femme (ou non binaire ou homosexuel ou trans), soit respecté, notamment face aux emprises de la religion le cas échéant, des religions.

Selon certain.es les droits des humains, donc ceux des femmes, sont supérieurs aux droits des religions. Chacun.e a le droit de croire et même d’exprimer sa croyance le cas échéant, mais de façon à ne pas importuner autrui au sein de la société civile. Cela dépasse d’ailleurs la question religieuse. Car il y a bien pratique d’expression qui s’apparente à une provocation ou une emprise, à une imposition, du moins quand l’autre ne peut fuir.

Face a l’emprise de tous les identitarismes souvent agressifs, porteur de conflictualité, il importe de prévoir des garanties. Sinon il y a des abus. Les éléments les plus sous emprise hiérocratique tendent à imposer à autrui leur référence. Lorsque c’est proximal et constant, c’est nettement pénible, surtout si on ne peut s’éloigner . Il y a des situations de contrainte ou il n’est pas normal de supporter ce que l’autre vous inflige comme signe constamment exhibé. Je le répète depuis l’Université d’été de Poitiers 2006, lors d’un atelier que je co-animais avec Bernard Teper .

XX

Le Mrap lutte contre toutes les formes de racisme, aussi bien la judeophobie que l’islamophobie. Il refuse l’essentialisation comme il refuse l’avancée des intégrismes religieux, tous sans exception. C’est là qu’il y a problème pour certain.es. Comment militer pour l’émancipation des individus et ne pas lutter contre les intégrismes religieux ?

Les intégrismes religieux s’analysent comme des contre-mouvements réactionnaires. Ils sont offensifs tantôt par en-haut via la politique, tantôt par en-bas, « à la Gramsci », au sein de la société civile. Ils veulent occuper le terrain sous toutes les formes. Ils opèrent une colonisation du monde vécu.

La différence d’appréciation dans la gauche et l’altermondialisme porte sur la loi du 15 mai 2004 contre les « signes religieux ostensibles », tous, de façon universelle, sans privilège aucun pour une religion. Nombreux sont celles et ceux qui tiennent au maintien de cette loi sans pour autant faire preuve d’islamophonie, d’antisemitisme, de catholicophobie, etc.

Il s’agit, plus généralement, au-delà de l’école, dans l’entreprise, de protéger les humains de l’emprise des religions sous les aspects étendards identitaires porteurs de conflictualité. Il n’y a d’ailleurs pas que la religion car tous les identitarismes sont porteurs de conflictualités potentielles.
Pour les entreprises, on comprend mieux que l’option « réglement intérieur » soit préféré à une loi. La loi du 15 mai 2004 vient de loin. Les chef.fes d’établissements scolaires publics voulaient depuis plusieurs années un cadre homogène s’appliquant partout.
Le seul aspect qui a heurté le MRAP c’est en 2003 un premier projet contre le voile donc contre une seule religion. Ce n’était pas un principe universaliste acceptable. Le Mrap s’est exprimé dans un communiqué critique lors de l’été 2003. Il n’y a guère eu de clivages alors. Ce fut différent en mai 2004.

XX

Quant aux féminismes. On en connait qui fustigent le voile comme sexiste et d’autres non qui le défendent soit comme vêtement de protection des femmes contre la concupiscence masculine , soit en assimilant le voile aux chaussures à talons hauts pour femmes, lesquelles sont librement vendues et portées . Donc il y a bien opposition. Y compris a gauche. C’est ancien comme clivage.

XX

Notez que le port du string seulement pour homme ou femme (surtout femme) est interdit hors des plages. A ceux et celles qui parlent de racisme d’Etat à propos de la loi de 2004 et de l’article du code du travail qui autorise en France les réglements intérieurs (RI) de neutralité en entreprise privée je dis alors quid de la sexyphobie d’Etat.

Christian DELARUE
Grenoble aout 2018 - Atelier sur les antiracismes.

Video : foulée en sous-bois