Etre afro-français ou appartenir à une communauté afro-française ?
Diversité ou minorité ?
Que celui qui se sent afro-français se dise afro-français ne fait pas problème (1). Ce qui fait problème c’est la mise en communauté forcée, la mise en minorité visible forcée , c’est la racisation différentialiste formant un groupe humain spécifique et ce même sans volonté de hiérarchisation !
Identitarisme, communauté, minorité.
Cela se fait quand à partir de la couleur de peau (et du nom aussi) on en déduit systématiquement qu’il s’agit d’un membre d’une minorité d’origine ou d’un minorité ethnique étrangère. Le terme « minorité » peut fonctionner à l’amalgame communautarisant qui racise à tort à partir des différences visibles. Cela fonctionne avec le « Tous dans un même groupe communautaire » à partir de la vue d’une différence-identité !
Il ne s’agit certes pas d’un « racisme- hiérarchisant » (groupes humains inégaux) mais il peut y avoir aisément ici « racisme communautariste » (groupes humains différents et égaux mais séparés) - un séparatisme qui évolue hélas souvent vers des formes de suprématie (nos différences font notre identité de groupe communautaire et notre supériorité).
Ce n’est certes pas obligé - heureusement - car il peut y avoir « égaux et différents et divers mais ensemble car aussi en ressemblance (vivre ici en France avec les même droits sans évoquer constamment une appartenance différente des autres) » mais en ce cas on ne parle pas de minorités ou de catégorisations communautaires mais de « diversité des individus ». Les individus sont certes différents mais plus on catégorise à partir des différences dites identitaires et plus on les met en groupe humain séparé , en communauté forcée et plus le vivre ensemble à partir du commun dénié devient difficile.
Identitarisme à critiquer
Nous ne distinguons pas « communautarisation des opprimés » et « communautarisation des oppresseurs » sous un angle identitaire. Nous sommes méfiants à l’égard des identitarismes de type national, ethnique, religieux, etc.
Au sein des « grandes communautés » englobantes, l’identitaire non seulement tend fortement à séparer (séparatisme à l’encontre d’une autre communauté) mais aussi tend à masquer les clivages de classe internes à la communauté (nationale, ethnique ou religieuse). Un afro-français peut être membre d’une classe sociale riche et dominante (quel statut des joueurs de foot multi-milliardaires évoluant dans le 1% d’en-haut ?) ou être simplement membre du peuple-classe, les 99% d’en-bas. Ce n’est pas pareil pour la vie quotidienne ! Ni pour l’inclusivité : inclusif du 1% d’en-haut ou inclusif des couches sociales modestes et pauvres par divers moyens (revenus, travail, non discrimination raciste et-ou sexiste).
On retrouve alors l’idée de M Macron « pas de vision ethnique du pays d’accord, mais un pays de premiers de cordée » formulée par Samy Johsua qui poursuit : « Où, pour échapper au mépris et aux discriminations, il faut être champions du monde ou escalader à mains nues cinq étages. » (2)
Christian DELARUE
1) Trevor Responds to Criticism from the French Ambassador
https://www.facebook.com/BetweenTheScenes/videos/212180896148350/
https://www.facebook.com/BetweenTheScenes/videos/212180896148350/
2) in Champions ! Les jours d’après (renvoi)
https://blogs.mediapart.fr/samy-johsua/blog/190718/champions-les-jours-d-apres
https://blogs.mediapart.fr/samy-johsua/blog/190718/champions-les-jours-d-apres
lire aussi :
Aux racistes comme aux bienveillants : les joueurs de l’équipe de France ne sont pas vos nègres | Marianne
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