Diversité altermondialiste

Diversité altermondialiste
multicolore et multitextile

mardi 24 juillet 2018

La difficile perspective de l’Etat universaliste républicain, laïque et démocratique.

A propos de la difficile perspective de l’Etat universaliste républicain, laïque et démocratique.
Posons l’idée générale d’emblée : L’Etat universaliste républicain, laïque et démocratique suppose un mode d’existence collective, où les mêmes avantages sont accordés à tous. Chaque mot compte dans cet ensemble complexe souvent réduit sous le seul terme de République.
Pour Jacques Cotta, « La République a des règles qui permettent de vivre ensemble. Elle ne définit pas les citoyens en fonction de leurs différences mais en fonction des droits et devoirs qu’il leur revient de partager ». (in 1 La Sociale - Républicanisme et universalisme ou communautarisme et différentialisme…). Son article fustige les communautarismes, entendez la division de la « communauté politique » en « sous-communautés » diverses. Mais la « communauté politique » et la République peuvent faire problème quand il y a beaucoup trop d’inégalités sociales (cf la « République bourgeoise » par les riches et pour les riches du 1% d’en-haut) ou territoriales (centre-périphérie de l’ensemble territorial) ou des discriminations racistes... D’ou le terme de perspective. Quelle République ? Quel combat ?
L’universalisme juridique est moins évoqué que la République. L’universalisme juridique reste fondé sur l’égalité des individus émancipés des déterminations objectives (origine, religion, race, sexe) . Avec l’humanisme juridique universel, les individus sont reconnus comme des êtres humains dignes, respectables, libres et égaux . Si inégalité il y a - et elle est forte - elle est factuelle et surtout d’ordre économique. Il importe alors de lutter contre ces inégalités socio-économiques très sérieusement (Sécurité sociale, véritable services publics, SMIC relevé, etc). Si ce combat n’est pas mené, il y a hypocrisie ou mensonge ! Au plan sociétal, c’est à dire ici au plan identitaire et communautaire, les groupes ou minorités (2) ne peuvent revendiquer de droits spécifiques.
I - Egalité face à la loi pénale !
- Sous-pénalisation des uns et sur-pénalisation des autres ;
Dans un tel régime universaliste républicain et démocratique, il ne saurait y avoir des citoyens du peuple-classe , notamment des étudiants et autres manifestants salariés ou paysans, victimes de sur-pénalisation (répression policière suivie d’une sanction pénale lourde) et des membres de l’élite -collaborateur-voyou de l’Elysée - accomplissant sans crainte un job de barbouze (tabassage d’Etat) au plus haut sommet de l’Etat, ce qui s’apparente à une sous-pénalisation.
Quoiqu’on pense de l’affaire Benalla-Macron (à suivre) il importe de bien percevoir l’impossibilité d’être sous un régime dit d’universalisme républicain des droits et obligations si les collaborateurs des élites sont à ce point favorisés (puis protégés) et les « gens » d’en-bas sur-pénalisés comme c’est désormais fréquent .
- Dérive césariste d’un Etat néolibéral autoritaire ?
Ce décalage de situation dans la mise en oeuvre de l’Etat de droit est probablement le signe d’une dérive césariste, ce qui renvoie à l’analyse d’un Etat plus bonapartiste que républicain et démocratique. (cf ce que j’ai pu écrire jadis à propos de M Sarkozy - cf note 3). A minima d’un Etat néolibéral autoritaire ou l’oligarchie et la classe dominante sont « les premiers de cordée ».
Pour la démocratie il ne suffit pas qu’il y ait des élections - comme on le pense trop souvent - il importe aussi - qu’il y ait un dispositif global d’universalisme des droits du citoyen soit un système républicain complété par divers dispositifs de justice sociale (avec justice fiscale et justice territoriale), dispositifs qui travaillent à un certain équilibre des situations et globalement à ce que les riches soient moins riches et les pauvres moins pauvres.
La liberté d’entreprendre et d’accumuler des richesses au sein du 1% d’en-haut doit être limitée et non absolue afin de maintenir cohésion sociale dans le cadre national. La cohésion sociale et territoriale s’oppose à de trop grandes inégalités de richesse entre fractions de la population et fractions du territoire.
- L’Etat universaliste républicain et démocratique n’est pas - en principe - un Etat de classe manifestant une collusion entre l’Etat et le MEDEF (ou autre groupe de défense des puissants ou du 1% d’en-haut) sous prétexte de favoriser la liberté d’entreprendre en France et au profit de la France d’en-haut d’abord . Il y a une perspective d’ordre social à réaliser. La République est sociale ou elle n’est pas. D’aucuns militent même pour une République socialiste afin que que le « social » ne soit pas seulement un dispositif marginal et complémentaire pour les pauvres dans un système fondamentalement capitaliste qui fonctionne donc au profit d’abord et à la loi de la jungle, ignorant les besoins sociaux, l’intérêt général et la justice sociale.
II - Autres dérives
- Dérive nationaliste
Quand l’universalisme juridique cité plus haut s’inscrit au sein de frontières nationales ou continentales, ce qui est une réalité dans un monde divisé en Etats-Nation (avec territoire et frontières), une dérive xénophobe d’Etat anti-migrants plus ou moins forte peut surgir. Elle est réelle de nos jours.
Cette dérive peut accompagner un racisme se développant dans la société civile et parfois dans l’Etat, sa police notamment.
Un autre dérive nationaliste - cachée sous l’universalisme - peut réprimer l’apprentissage des autres langues que celle nationale. Les Corses ne sont pas reconnus comme « peuple » (peuple ethno-culturel ou peuple-nation minoritaire) en France (décision de 1991) mais tout individu peut apprendre le corse en plus du français.
- Dérive du mal-développement territorial.
Les territoires de la métropole-centre diffèrent de ceux de la périphérie d’outre-mer. Et au sein même de l’hexagone il y a encore des inégalités de développement. Il revient à l’Etat universaliste républicain de corriger par des politiques volontaristes ce mal-développement, et non de l’accompagner avec des services publics qui se concentrent sur les métropoles à l’instar des sociétés privées des grandes firmes capitalistes.
Christian DELARUE
1) La Sociale - Républicanisme et universalisme ou communautarisme et différentialisme…Retour ligne automatique
http://la-sociale.viabloga.com/news/republicanisme-et-universalisme-ou-communautarisme-et-differentialisme
2) lire : Etre afro-français ou appartenir à une communauté afro-française Diversité ou minorité ? Christian DelarueRetour ligne automatique
http://amitie-entre-les-peuples.org/Etre-afro-francais-ou-appartenir-a-une-communaute-afro-francaise-Christian
3) Extrait article ancien portant sur M Sarkozy - CD
CESARISME : Le rapprochement avec le bonapartisme.
On peut rapprocher ce type de pouvoir personnalisé du bonapartisme qui admet et même s’appuie sur le suffrage démocratique mais en effectue un détournement populiste (3) de type extrême-droite. André et Francine Demichel (4) définissaient le bonapartisme comme « une dictature de fonctionnaires et de bureaucrates soigneusement triés par le pouvoir. L’institution des préfets est à cet égard très révélatrice ». Les deux derniers conflits du semestre 2009 dans le champ universitaire et celui de l’hôpital montre une volonté de « préfectoralisation », avec la décision de placer des autorités disposant de pouvoirs importants directement subordonnés au volonté du César républicain français.
Le bonapartisme serait, selon André et Francine Demichel, « la traduction historique d’une situation d’équilibre entre les classes. La bourgeoisie, pour maintenir cet équilibre, est amenée tout en conservant bien entendu son pouvoir économique, à déléguer son pouvoir politique ». Sommes-nous dans cette situation ? La crise financière qui a débouché sur une crise économico-sociale sévère pour les travailleurs a mis en accusation le capitalisme. Évoquer sans euphémisme le capitalisme prédateur, c’est un premier élément de gagné au plan de la bataille idéologique. Un élément faible cependant car d’une part c’est seulement le mauvais capitalisme financier et parasitaire qui a été accusé et d’autre part les dirigeants ont annoncé bien vite leur désir soit de le « moraliser », soit de le « refonder » .

samedi 21 juillet 2018

Etre afro-français ou appartenir à une communauté afro-française ?

Etre afro-français ou appartenir à une communauté afro-française ?
Diversité ou minorité ?
Que celui qui se sent afro-français se dise afro-français ne fait pas problème (1). Ce qui fait problème c’est la mise en communauté forcée, la mise en minorité visible forcée , c’est la racisation différentialiste formant un groupe humain spécifique et ce même sans volonté de hiérarchisation !
- Identitarisme, communauté, minorité.
Cela se fait quand à partir de la couleur de peau (et du nom aussi) on en déduit systématiquement qu’il s’agit d’un membre d’une minorité d’origine ou d’un minorité ethnique étrangère. Le terme « minorité » peut fonctionner à l’amalgame communautarisant qui racise à tort à partir des différences visibles. Cela fonctionne avec le « Tous dans un même groupe communautaire » à partir de la vue d’une différence-identité !
Il ne s’agit certes pas d’un « racisme- hiérarchisant » (groupes humains inégaux) mais il peut y avoir aisément ici « racisme communautariste » (groupes humains différents et égaux mais séparés) - un séparatisme qui évolue hélas souvent vers des formes de suprématie (nos différences font notre identité de groupe communautaire et notre supériorité).
Ce n’est certes pas obligé - heureusement - car il peut y avoir « égaux et différents et divers mais ensemble car aussi en ressemblance (vivre ici en France avec les même droits sans évoquer constamment une appartenance différente des autres) » mais en ce cas on ne parle pas de minorités ou de catégorisations communautaires mais de « diversité des individus ». Les individus sont certes différents mais plus on catégorise à partir des différences dites identitaires et plus on les met en groupe humain séparé , en communauté forcée et plus le vivre ensemble à partir du commun dénié devient difficile.
-  Identitarisme à critiquer
Nous ne distinguons pas « communautarisation des opprimés » et « communautarisation des oppresseurs » sous un angle identitaire. Nous sommes méfiants à l’égard des identitarismes de type national, ethnique, religieux, etc.
Au sein des « grandes communautés » englobantes, l’identitaire non seulement tend fortement à séparer (séparatisme à l’encontre d’une autre communauté) mais aussi tend à masquer les clivages de classe internes à la communauté (nationale, ethnique ou religieuse). Un afro-français peut être membre d’une classe sociale riche et dominante (quel statut des joueurs de foot multi-milliardaires évoluant dans le 1% d’en-haut ?) ou être simplement membre du peuple-classe, les 99% d’en-bas. Ce n’est pas pareil pour la vie quotidienne ! Ni pour l’inclusivité : inclusif du 1% d’en-haut ou inclusif des couches sociales modestes et pauvres par divers moyens (revenus, travail, non discrimination raciste et-ou sexiste).
On retrouve alors l’idée de M Macron « pas de vision ethnique du pays d’accord, mais un pays de premiers de cordée » formulée par Samy Johsua qui poursuit : « Où, pour échapper au mépris et aux discriminations, il faut être champions du monde ou escalader à mains nues cinq étages. » (2)
Christian DELARUE
1) Trevor Responds to Criticism from the French AmbassadorRetour ligne automatique
https://www.facebook.com/BetweenTheScenes/videos/212180896148350/
lire aussi :
Aux racistes comme aux bienveillants : les joueurs de l’équipe de France ne sont pas vos nègres | Marianne

samedi 14 juillet 2018

Foot-identitaire : un make-up BBR pour femmes et hommes... en luttes !

Foot-identitaire : un make-up BBR (bleu-blanc-rouge) pour femmes et hommes (aussi)... en luttes !


Nos producteurs d’évènements sont toujours prêts à surfer sur toutes les identités pour que les entreprises privées fassent des profits et que les gens du peuple-classe s’adonnent à leur passion identitaire si un avantage est attendu. Le foot en est une.
Coup-double !
Le 1% d’en-haut fait coup-double dans l’affaire : on fait fonctionner le tiroir-caisse plein pot mais aussi la machine à susciter des passions fortes chez les (télé)spectateurs. Certains ne sont pas dupes car s’ils aiment le foot mais ils n’approuvent pas forcément l’arrière-plan. Ce faisant ils participent aussi, à leur mesure, sans être des scientifiques, à la « critique sociale » de ce qui se joue derrière l’apparence des choses.Retour ligne automatique
On a glosé, il y a peu, contre les identitarismes, tantôt celui des musulmans tantôt celui des catholiques cachés derrière une République encore vue comme coloniale . Voici maintenant l’identitarisme national français bien soutenu par le foot et par celles et ceux qui en font une grosse entreprise financière et identitaire fort éloignée du foot amateur des jeunes, un foot plus éloigné du gros fric et des manipulations du chauvinisme.
Identitarisme national exploité !
M Macron, qui poursuit sa politique de casse sociale sur plusieurs fronts a cru bon de lancer aux joueurs : « la France chavire de bonheur grâce à vous ». Marine Le Pen n’a pas manqué de saluer « l’élan patriotique, l’attachement à la nation de tous ceux qui sont descendus hier avec leurs drapeaux français », pendant que l’élu RN Odoul dénonçait « Non la victoire de l’Equipe de France n’est pas celle du métissage et de l’immigration, nos Bleus n’ont rien à voir avec les migrants » !
M Macron toujours, a osé mentir devant le Congrès à Versailles : « Si l’on veut partager le gâteau, la première condition est qu’il y ait un gâteau » . Comme si il n’y avait pas en France un gros gâteau ! Il ajoute : " Et ce sont les entreprises rassemblant actionnaires, dirigeants et travailleurs, ce sont les producteurs qui font ce gâteau, et personne d’autre »… Les actionnaires ne produisent rien M Macron, rien ! Par contre ils récupèrent ce que d’autres, les travailleurs, produisent ! C’est tout le problème !
Européisme : L’identitarisme pro-Europe ?
Un identitarisme pro-Europe (UE) , qui voudrait nous faire à nouveau chanter « Europe, Europe, Europe » avec adoubement de cette oligarchie de domination des peuples-classe de l’Union européenne, ne nous convient pas plus. Ni démocratique, ni sociale, nous n’en voulons pas ! Vive la Sociale, vivent les peuples-classe multicolores, vive la pluri-émancipation contre tous les identitarismes.
Les luttes se poursuivent...
Il faut alors sans doute dire que le printemps des luttes 2018 a été particulièrement long puisque certains sont en « agenda de grèves » depuis début janvier 2018, donc avant le printemps, et que des manifestations et grèves sont encore annoncées pendant l’été. Retour ligne automatiqueRetour ligne automatique
Le foot n’empêche pas les travailleurs et travailleuses du peuple-classe de prendre la mesure des attaques multiples de l’oligarchie et du gouvernement.
Christian Delarue

vendredi 13 juillet 2018

La commission « démocratie » d’ATTAC France pour les Etats Généraux de la Démocratie

La commission « démocratie » d’ATTAC France pour les Etats Généraux de la Démocratie

La commission « démocratie » d’ATTAC France - dont les noms suivent - 
soutient la tenue des « Etats Généraux de la Démocratie » (EGD) :
Etats Généraux de la Démocratie : 
http://amitie-entre-les-peuples.org/Etats-Generaux-de-la-Democratie

Michèle Bailet , Martine Boudet , Christian Delarue , Monique Demare , Jean-Michel Dupont , 
Fabrice Flipo , Claude Layalle , Laure Pascarel , Jeanne Parreau , Evelyne Perrin ,
Philippe Richard , François Schalchli , Margaret Méchin , Martine Monier ,
Gérard Perreau-Bezouille, Xavier Robert, Serge Seninsky , Jacques Testart , Jean-Michel Toulouse,
Jean-Paul Vanhoove. 

samedi 7 juillet 2018

Peuple et extrême-droite réactionnaire - Avec Christian Picquet

Peuple et extrême-droite réactionnaire - Christian DELARUE
(sous ce titre sur amitié-entre-les-peuples.org )

Comme Christian PICQUET, je ne vais pas nommer JY LE GALLOU « populiste », bien que son texte évoque abondamment les différentes catégories de « peuple » contre l’hyperclasse (cf seconde partie ).
XX
Certains aussi à gauche emploient le mot peuple (Jean-Luc Mélanchon et moi-même pour peuple-classe et peuple souverain ou, ce qui est un peu différent, peuple démocratico-citoyen) mais - quand à moi - dans une nette perspective de pluri-émancipation et cela fait toute la différence. Cet usage n’est pas de type « populisme de gauche » car la mobilisation des classes sociales et individus de ce peuple-classe est en principe accroché (pour moi) à un projet d’alternative extra-systémique dit post-capitaliste ou même socialiste du XXI (peu importe), ce qui comprends d’autres émancipations que celle économico-sociale contre le classisme (d’en-haut) : écologie, anti-sexisme, anti-racisme, laïcité, critique des intégrismes religieux. 
Employer le mot peuple - et surtout le mot peuple-classe - en lien avec un tel projet de pluri-émancipation devrait vous faire sortir du champ du « populisme de gauche ». Ou alors on a un mot creux, un signifiant vide.
Je reprends Christian PICQUET (son blog 15 juin 2018) : « Rien n’apparaît donc plus impératif que de travailler à dépasser ces fractures, à partir d’un programme autour duquel puisse se former une nouvelle alliance, un bloc social et politique majoritaire dont la classe travailleuse redeviendrait l’aile marchante. Nous sommes ici bien loin de la théorie d’un peuple dont il suffirait d’exprimer la volonté aliénée… »
Certes mais je suis néanmoins pour défendre par principe un peuple-classe 99% multicolore dans un combat social, laïque, écologique, anti-sexiste, anti-raciste et sans complaisance avec les intégrisme religieux (ni même le simple « intransigeantisme » d’une certaine élue syndicale UNEF). Ce combat s’insère de plus dans l’idée d’aller vers une alternative extra-systémique dite post-capitaliste dite encore socialiste du XX ème siècle et non une alternance intra-systèmique (dont s’accommode la gauche d’alter-capitalisme). A ce jour je ne vois guère d’élite pro-libération de nos maux au sein de la classe dominante (1% bicéphale mais je ne suis pas sectaire).
Ne pas nommer JY LE GALLOU populiste, bien que son texte évoque abondamment les différentes catégories de « peuple ». Christian PICQUET répond à raison : « Aucun « plafond de verre » ne fait présentement plus obstacle à l’accession des mouvements d’extrême-droite aux affaires : après la Hongrie, la Pologne, la Norvège, l’Autriche, c’est de l’autre côté des Alpes que l’étrange coalition de la Lega et du Movimiento Cinque Stelle vient de former un gouvernement, son premier acte ayant consisté à refouler un navire de quelque 600 réfugiés, l’Aquarius. Pour peu que l’on se refuse à céder à l’incurie intellectuelle caractérisant tant d’analyses, on conviendra que le terme communément retenu de « populisme » ne permet guère de comprendre les phénomènes à l’œuvre. Quoique les organisations dont il est question se veuillent les porte-parole d’un peuple mythifié, elles ont pour traits communs de catalyser l’évolution réactionnaire de secteurs entiers des sociétés européennes, d’encourager les replis nationalistes ou carrément ethnicistes, de développer une contestation radicale de la démocratie dissimulée sous une dénonciation en règle des « systèmes » en place ou des élites dirigeantes, d’épouser le resurgissement des idéologies d’extrême droite, lorsqu’elles ne se confondent pas avec la renaissance de protofascismes se parant des atours de la « modernité ». Leur force vient de leurs capacités de surfer sur les souffrances et colères de larges pans des populations. Et ce sont les paniques culturelles et les quêtes d’identité, provoquées par un climat planétaire anxiogène comme par les gigantesques flux migratoires engendrés par le chaos où s’enfoncent de nombreuses régions, qui leur octroient la dynamique ascendante que l’on sait. »
Lire de lui :Retour ligne automatique
Pour en finir avec le « populisme » - Le blog de Christian PicquetRetour ligne automatique
http://blog.christian-picquet.fr/post/Pour-en-finir-avec-le-« populisme »


II - JYLG : Quelle catégorie de peuple est chez lui progressiste ?

Suffit-il de s’opposer à la Caste mondiale ou à l’hyperclasse mondiale ou à l’oligarchie mondiale pour être indemne en quelque sorte de toute forme d’oppression, de domination ? Trop facile !
Pour JY LE GALLOU (Extrême-droite : GRECE, Club de l’Horloge, FN, MNR), « chacune de ces expressions du populisme se heurte aux intérêts de la superclasse mondiale qui dirige ».
Ici JYLG cite à nouveau comme en 2008 (citant sommairement Margaret Canovan) les quatre mêmes catégories de peuples avec leur mode de résistance.
- Le « peuple de base » est choqué par les réformes sociétales (« mariage gay » par exemple). Retour ligne manuel
- Le « peuple classe » par la destruction des protections sociales. Retour ligne manuel
- Le « peuple nation » par l’immigration de masse. Retour ligne manuel
- Le « peuple souverain » par l’accaparement des décisions par les organisations internationales et les multinationales.Retour ligne automatique
On voit que c’est plus compliqué. Que la notion de peuple-classe est dévoyée .
Mais reprenons ces quatre catégories de peuple.
- Le « peuple de base » semble bien être la fraction de peuple la plus réactionnaire qui s’accommode du sexisme, du patriarcat et du mépris des LGBTQI+ . Ce peuple diffuse aussi derrière le FN le racisme et la xénophobie . Il s’agit nettement d’un populisme de contre-valeur car s’opposant à une dynamique égalitaire qui reconnait chaque humain comme égal en droit, notamment droit à une vie digne. On voit mal en quoi ce peuple réactionnaire s’oppose à l’hyperplasie mondiale (et sa déclinaison nationale) qui s’accommode et même encourage toujours des divisions au sein du peuple-classe multicolore. L’oligarchie mondiale qui diffuse le capitalisme de consommation standardisé se moque du sexisme et du racisme. Ce n’est pas son critère. Le racisme et le sexisme lui sont même très utiles. Ce qui ne l’empêche pas, pour raison de simple profitabilité, de vendre du voile islamique s’il le faut, tout comme des avions aux pays musulmans les plus sexistes de la planète.
- Le « peuple classe » s’oppose à la destruction des protections sociales. Ce populisme-là, tel qu’il le définit subjectivement, sans précision sociologique de type « peuple d’en-bas », serait un « peuple de gauche » qui se mobiliserait positivement contre la destruction des bases économico-sociales des classes populaires dominées ou comme on dit désormais du « peuple des 99% » de chaque « pays » . C’est à priori positif.
- Le « peuple nation » s’oppose lui à l’immigration de masse. Le peuple-nation peut vouloir comme le peuple-classe défendre les services publics et la laïcité . S’oppose-t-il aussi à « l’immigration de masse » ? La réponse n’est pas simple. Il est vrai qu’une fraction du peuple s’appui sur la nation entendu diversement d’ailleurs pour rejeter « l’immigration de masse » Si on pose des questions, s’agit-il de tout migrant ? Faut-il ne pas respecter le droit international concernant les réfugiés ? J’entends parfois une réponse de type « oui et non » qui est problématique. Oui un peu, pas trop soit une idée de quota prise en vertu d’une idée - fausse - que nous recevons beaucoup trop de réfugiés. Il y a aussi le oui pour les bons réfugiés qui respectent des valeurs partagées, mais pas les autres. Je vois mal comment on pourrait faire un tri à priori. Je fais aussi observer qu’il existe un fort « tri » des résidents au moment d’acquérir la nationalité car les tests « d’intégration » sont sévères. Bien des français "de sang » (par rapport à droit du sol soit les français de longue résidence sur le territoire national) ne seraient pas reçus !
- Le « peuple souverain » s’oppose dit-il « à l’accaparement des décisions par les organisations internationales et les multinationales ». Est-ce vraiment le peuple souverain qui s’oppose ainsi aux FMN (ou aux STN) ou le peuple-classe ? Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’y réussit pas comme « peuple souverain » car non seulement le capitalisme des transnationales est toujours là mais il s’est renforcé sous l’effet de la financiarisation. Il s’agit peut-être de dire que le peuple souverain voudrait réduire ce capitalisme au profit d’une sorte de capitalisme national de PME à l’ancienne (nostalgie du XIX ème siècle mais en oubliant la colonisation) mais qu’il n’y réussit pas. Retour ligne automatique
Ce peuple souverain sous emprise de la « classe patronale » ne réussit même pas à réduire la logique de profit pour maintenir un « Etat social » fort de ses services publics, des services publics et une sécurité sociale en capacité de limiter cette emprise de la logique de profit par le maintien conséquent d’une logique de satisfaction des besoins sociaux. Même les sociétés coopératives n’arrivent guère à se faire de la place tant l’emprise de la logique capitaliste déborde son propre champs de production-distribution pour recouvrir un large espace. Pas tout l’espace certes.
Retour en arrière
En 2008, j’avais déjà remarqué » son usage du peuple-classe via Margaret Canovan. Il y eu un débat avec Thierry BRUGVIN sur le sens de ce terme chez elle .
Il écrit : "Citée dans la revue « Krisis » de février 2008, la politologue britannique Margaret Canovan distingue plusieurs formes d’expression du peuple à travers le populisme : united people (« le peuple souverain »), common people (« le peuple classe »), ordinary people (« le peuple de base »), ethnic people (« le peuple nation »). Chacune de ces expressions du populisme peut trouver les moyens de se renforcer à travers la crise.
- L’ordinary people, « le peuple de base », a toutes les raisons d’accroître sa défiance vis-à-vis des élites politiques, médiatiques et financières : élites qui n’ont pas vu venir la crise et qui la gèrent dans l’agitation et l’affolement.
- Le common people, « le peuple classe », a, lui, des raisons de se révolter contre l’hyperclasse mondiale dont il découvre la malfaisance et les fantastiques avantages auto-octroyés.
- L’united people, « le peuple souverain », n’a, lui, pas de raison d’accepter que les Etats-Unis d’Amérique, à l’origine de la crise, continuent de dicter leur loi au reste du monde et il peut légitimement réclamer un retour à un protectionnisme raisonnable.
— L’ethnic people, « le peuple nation », peut trouver dans la crise économique un argument supplémentaire – et décisif – contre une immigration qui peut se révéler nuisible en termes d’équilibre des comptes sociaux comme d’emplois."
Le populisme de JYLG fait un usage cumulatif des principaux sens du mot peuple ce qui est difficile car ces sens entrent en contradiction. Pour JYLG le peuple ethnique vient formater le peuple souverain et le peuple-classe qui sont l’un et l’autre réduit à un rôle d’anti-impérialisme anti-USA. Ce peuple-classe français reste chez JYLG silencieux contre sa propre classe dominante ou son oligarchie nationale ou son élite communautaire. La pensée de JY LG est fondamentalement identitaire.
D’ailleurs, en 2008 JYLG défendait les cinq « I » sous un angle franco-identitaire très net avec d’une part - moins d’Immigration - moins d’Islamisation - moins d’Impôts, et d’autre part - plus d’Identité, - plus d’Indépendance. Cet identitarisme national est sans contenu social car interclassIste : il ne distingue pas la classe dominante nationale du reste du peuple national dominé . C’est un communautarisme national qui cache sa hiérarchie interne. Car les élites dominantes existent aussi en France évidemment et elles imposent aussi une puissance d’agir sous forme de « casse sociale » (privatisation, de marchandisation, de financiarisation, de libéralisation) contre le reste du peuple national, c’est à dire au peuple-classe dont il dit pourtant lui même qu’il veut la protection sociale et - ajout personnel - les services publics avec péréquation tarifaire.
Cet identitarisme national est de type autoritaire tant en interne (moins d’impôt pour l’Etat social et les services publics avec exception pour la police et pour l’Etat policier qui réprime de peuple-classe) qu’ en externe (contre l’immigration : le drame des migrants noyés en mer méditerranée ne provoque aucun aménagement à son anti-immigrationnisme : ce sont des sous-humains qui peuvent périr ). Contre l’islamisation quelle est sa définition, son analyse et ses propositions ? Islamisation = emprise territoriale et culturelle par hidjabisation plus mosquées ? Si hidjabisation il y a - très relativement - la construction de mosquées est encore minime.
Par ailleurs, sa pensée est faite d’amalgame puisqu’il écrit : Retour ligne automatique
« Et lorsque les peuples ont été consultés par référendum, ils ont souvent désavoué les élites politiques, médiatiques, économiques et syndicales :
- les Suisses et les Norvégiens ont refusé d’intégrer l’Union européenne ; Retour ligne manuel
- les Suédois et les Danois ont refusé d’entrer dans l’euro ; Retour ligne manuel
- les Irlandais ont obtenu des dérogations aux traités auxquels ils ont fini par adhérer ; Retour ligne manuel
- les Français et les Hollandais ont rejeté le traité constitutionnel européen ; Retour ligne manuel
- les Irlandais se sont prononcés contre la ratification du Traité de Lisbonne."
Qui sont les élites syndicales ? Le MEDEF, le syndicalisme du travail salarié est divisé et le syndicalisme paysan aussi. On ne peut parler d’élite syndical qu’en restant superficiel.
Polémia - Europe : le temps joue pour le populismeRetour ligne automatique
http://archives.polemia.com/article.php?id=1803
Christian DELARUE
« Lèpre populiste » : la révolte des peuples contre les oligarques - Jean-Yves LE GALLOU sur PolémiaRetour ligne automatique
https://www.polemia.com/lepre-populiste-la-revolte-des-peuples-contre-les-oligarques/

vendredi 6 juillet 2018

Pour un string politique

Pour un string politique - Christian DELARUE

Le "string politique" n'est ni spirituel ni sexy. Comme tout vêtement, il peut subjectivement être l'un et l'autre. Ce n'est pas ici le sens de cette proposition .

Il ne s'agit nullement d'un exhibitionnisme sexuel (interdit par la loi ) car les organes sexuels sont cachés. Les fesses ne sont pas des organes sexuels à la différence de l'anus  qui peut être considéré comme tel. Quand aux seins, le droit et l'opinion courante ne les tolèrent que sur les plages mais une fraction de l'opinion évolue .

Nous estimons le "doigt d'honneur" 1000 fois plus obscène qu'un string mais les procès pour "doigt d'honneur" n'encombrent pas, je crois, les tribunaux !

L'affichage collectif - en groupe - du string seulement hors des plages est politique car il plaide pour la diversité textile menacée par le recouvrement textile des humains, notamment des femmes, par les intégristes religieux sexy-phobiques.

Face à la montée de l'hypertextile, du voile et de l'hidjabisation j'ai pu défendre, sous le principe de la "réciprocité culturelle textile", son inverse, c'est à dire non pas le nu complet - interdit quasiment partout sauf zones affectées - mais le port du string seulement.

Le port du string - chez l'homme et la femme - suppose une relative banalisation des fessiers et des seins chez les femmes. Ces parties du corps peuvent attirer - surtout sur une jolie personne - mais par une sorte de "mise à distance civilisationnelle" on fait comme si ce n'était pas le cas. C'est plus facile pour des fessiers que pour des seins car les seins sont juste sous le visage, mais c'est possible.

Cette relativisation ou banalisation existe déjà sous l'effet du "double regard" (Christian Delarue - web) , méthode qui permet de voire, tout à la fois, ce sein (beau ou pas) ou "ce petit cul" qui attire (si joli - ou pas si moche) et, quoiqu'il en soit de ce premier regard, la personne humaine à nécessairement respecter. Mais ce "double regard" n'est ni très connu ni très encouragé .

C'est que le monde balance ordinairement entre deux attitudes : soit le maintien dans le "ça" libidinal avec souvent des propos sexistes ou des violences sexistes ou soit le basculement dans le "surmoi" autoritaire qui impose le camouflage . Entre ces deux positions, on a pourtant l'espace d'une montée en civilisation qui incite à voir la personne humaine "générique" (hors sexe, hors genre) sans avoir besoin d'un cache textile, d'une mise sous couverture, petite ou grande. Cela suppose juste un peu d'éducation.







dimanche 1 juillet 2018

Double regard et patriarcat restreint

Double regard et patriarcat restreint

https://altermd.blogspot.com/2018/07/double-regard-et-patriarcat-restreint.html
Le mécanisme du « double regard » (Ch Delarue - 1) venu de l’antiracisme et utile à l’antisexisme n’est pas en soi « révolutionnaire » contre le patriarcat mais il a néanmoins la vertu d’une certaine distanciation utile au « vivre ensemble - égaux - avec nos différences » (slogan venu Mrap avec l’ajout « égaux » par la LCR de l’époque)
Le patriarcat restreint (celui qui a résisté aux conquêtes féministes et que De Singly a nommé la « seconde modernité ») laisse effectivement subsister un « système bicatégoriel » (homme-femme) structurant quoiqu’avec des limites.
Ce système distinctif H-F a connu il y a peu la fin de l’interpellation « Mademoiselle" dans quelques secteurs professionnels. Et de plus en plus se diffuse l’idée qu’il y a bien plus que deux sexes. On a dit 5. On ne disait pas cela aussi massivement il y a 40 ans. Mais je peux me tromper . Effet de fréquentations (donc pas scientifique)….
Si le « système bicatégoriel » perdure c’est aussi que l’orientation hétérosexuelle est très dominante dans toutes les sociétés, quoiqu’avec beaucoup de différentiations, notamment entre celles ou il y a reconnaissance et admission des LGBTQ IHA (2) et les autres qui sont dans la répression ou le mépris. Cette orientation hétérosexuelle a bien des conséquences et effets sociaux, même si il y a aussi, de plus en plus, dans les secteurs progressistes, une mise à distance de la hiérarchisation des différences. Il faut penser ce phénomène .
Les différences sont perçues et admises non comme naturelles mais comme culturelles et sont de moins en moins jugées comme devant se traduire par des inégalités de normes et de statuts. Voilà ce qui avance dans la société sous couvert de « double regard ».
J’ai pu nommer jadis, pour l’antiracisme ( MRAP), « double regard » (web) cet apprentissage qui consiste à voir quasiment en même temps un signe genré ou sexué (attractif ou répulsif en fonction des cultures) et la personne humaine dans sa dignité. Il s’agit d’éviter la réduction à un élément sexué - jugé positivement ou négativement - par une montée en considération de la personne humaine. Le « double regard » participe d’un non réductionnisme de l’individu à ce qui est vu comme différence.
A propos du « patriarcat restreint » il faut remarquer qu’il en va différemment pour les masculinistes et les intégrismes religieux qui eux ne supportent pas du tout les conquêtes féministes et veulent faire marche arrière. Ce contre-mouvement réactionnaire entend construire lui un hyperpatriarcat (ce site). Dans ce cadre, toutes ces différences doivent disparaître car elles ne sont pas pensable par le système doctrinal et normatif.
Christian DELARUE
1) La théorie du « double regard » (de Christian Delarue)
http://amitie-entre-les-peuples.org/La-theorie-du-double-regard-de-C
2) A « LGBTQ » (relativement connu) un groupe fcbk a ajouté « IHA » dans une perspective universaliste, inclusive et égalitaire
L pour Lesbian
G pour Gay
B pour Bisexual
T pourTransgendered
Q pour Queer
I pour Intersex
H pour Heterosexual
A pour Asexual
Plate-forme du groupe : « Egalité - Arc-en-Ciel - Universalité »
http://amitie-entre-les-peuples.org/Plate-forme-du-groupe-Egalite-Arc-en-Ciel-Universalite