Diversité altermondialiste

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mercredi 14 mars 2018

Les sphères de l’intervention sociale et démocratique contre l’ordre oligarchique mondial (OOM).

ORDRE OLIGARCHIQUE MONDIAL (OOM) et sphères de l'intervention sociale-démocratique

Il y a la démocratisation intra-organisation , celle de l'organisation à laquelle on adhère librement, et la démocratisation externe, celle de la société au sein de laquelle nous « sommes jetés », pour parler comme JP Sartre. Et nous ne sommes pas jetés que dans un quartier, une ville, une région, une Nation, mais aussi dans un continent et aussi dans un monde, dans le monde . On trouve plusieurs niveaux de possibles interventions de mobilisations collectives : 1 le local (quartier,  ville, métropole de grande ville ), 2 le régional, 3 le national, 4 le continental (UE) et 5 le mondial . 
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Ne lâcher aucun combat de démocratisation et d'émancipation par en-bas.
Pour les altermondialistes il ne faut lâcher aucun combat de démocratisation et d'émancipation par en-bas. Ce qui signifie que l’intervention de ceux et celles d’en-bas doit se faire à tous les échelons. Elle correspond à l’idée est que l’oligarchisation du monde se fait sentir, de façon inégale certes, à tous les niveaux de territoire. A aucun niveau elle est absente par une politique classiste ou un politique de "bloc social" ou elle intervient, y compris dans le cadre national ou l'on mobilise la souveraineté nationale des citoyens. On sait qu’il y a inégalité entre les échelons et même de fortes contradictions entre niveaux . On sait que cela nous a divisé . Que cela va encore nous diviser. Il ne faut se masquer ce réel.

Pour autant, il est absolument hors de question d’abandonner la moindre parcelle de territoire à l’ordre oligarchique mondial. L’altermondialisme participe depuis au moins vingt ans pour ATTAC (plus si on pense aux précurseurs comme le CADTM et d’autres organisations internationales militantes ) à un vaste mouvement de fraternisation (hommes et femmes à égalité) international de luttes contre l’ordre oligarchique et l’ordre rentier qui dominent le monde . Une solidarité de luttes multiples, de pluri-émancipation de ceux et celles d'en-bas, des fractions du peuple-classe.
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Etat-Nation/Union européenne

Pour ne pas trop diviser les peuples-classe sur ce sujet on se contente 1) de ne pas nier la place particulière de quasiment tout Etat-nation pour l’expression citoyenne mieux assurée des peuples d’une part et 2) de critiquer l’UE et la présence d’une sorte de proto-Etat de l’Union européenne à haut niveau d’oligarchisation d’autre part. Mais on ne va guère plus loin.
Il s'agit de défendre partout des droits sociaux et toute structure qui en assure la garantie : les services publics notamment . Susan George explique  dans Comment la pensée devint unique (in Mde Diplo - aout 1996) : "Pour le néolibéral, la liberté individuelle ne résulte nullement de la démocratie politique ou des droits garantis par l’Etat : être libre, c’est, au contraire, être libre de l’ingérence de l’Etat. Celui-ci doit se limiter à fixer le cadre permettant le libre jeu du marché. La propriété privée de tous les moyens de production, et donc la privatisation de tous ceux appartenant à l’Etat, est indispensable." Mais l'Etat a été utilisé depuis par certaines élites (1) pour casser ces structures, ces garanties, ces droits. C'est, comme disait Bourdieu la "main gauche de l'Etat" qu'il faudrait vivifier. Mais elle ne cesse de s'atrophier.  

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Un axe est à maintenir dans le viseur :  "Le contrôle du pouvoir économique, et plus particulièrement des firmes multinationales (FMN), est une des conditions de la démocratisation". ( p 264 de Stratégie Altermondialiste de Gus Massiah) On voit ici à quel haut niveau se porte le souci de démocratie. Il y a donc à maintenir des liens entre les secteurs militants altermondialistes et les secteurs syndicaux qui s’occupent de l’international . Mais l’international se joue parfois tout près . On a tous une FMN ou STN près de chez soi ! Voire on y travaille en son sein ! On a aussi à se préoccuper à un secteur spécifique de l’ordre oligarchique mondial (OOM) , le pouvoir des banques, de la finance, de la classe des rentiers et le faire pour donner finalement plus de pouvoir aux autres citoyens, les sans pouvoirs quoique citoyens, bref les peuples-classe.

L’OOM s’est renforcé avec le néolibéralisme montant des années THATCHER et REAGAN (fin 70 début 80) puis encore plus avec la fin du premier campisme (est-ouest) en 1989 et 1991 . Il poursuit sa contre-révolution classiste . Il poursuit son sale boulot. Il casse les conquêtes sociales institutionnalisées et légalisées dans l’Etat social notamment les services publics, les protections sociales, la retraite par répartition, les RTT uniforme sans perte de salaire (du moins pour les 99% d’en-bas) . L’Etat social de 1946 et suivant ce n’était pas le socialisme mais c’était un début concret visible pour beaucoup , à quelques conditions 1) que l’on réduise plus encore les pouvoirs des propriétaires de capitaux, 2) pour peu que ce soit pas chose réservée à quelques Etats du nord et 3) que prenne en compte le développement durable .

L’OOM fonctionne sur 3 axes :
1) au consentement, 2) à la répression ainsi que 3) à la division. 
Il y a pour chaque modalité de son fonctionnement trois subdivisions :
A) Le CONSENTEMENT fonctionne 1) à la valorisation individuelle du mérite et des compétences dans les structures publiques ou privées de production de biens ou de services, 2) à la consommation marchande en-dehors (aidée par la publicité) 3) par l’influence des grands médias et notamment la production du divertissement . 
B) La REPRESSION agit elle aussi en complément sur trois grands niveaux : 1) la police en interne, 2) la guerre en externe et 3) l’espionnage partout. 
C) La DIVISION implique d’attaquer trois grands ennemis : 1) les fonctionnaires privilégies et fainéants 2) les jeunes des quartiers populaires profitant des allocations, 3) le racisme et la xénophobie anti-migrants !

Il est difficile de s’opposer à cet OOM car nous consentons à ses propositions, car (pour être sommaire) nous voulons être reconnu compétent, car nous achetons plus ou moins des biens de consommation, car nous regardons le foot ou d’autres divertissements, car nous détestons l’islam radical et qu’en plus certains ringardisent l’action militante à portée émancipatrice au lieu d’y apporter leur contribution.

Reste à combattre ici - pour nous - l’ordre oligarchique continental (Troïka ) qui sévit au sein de l’Union européenne. On sait qu’il s’agit d’une « Horreur » Pour autant nous restons a-critique face à cette oligarchie qui agit dans l'ombre souvent. Il faut la "décapitaliser" et la socialiser .
Les peuples-classe doivent reprendre la main ou de façon plus réaliste certaines fractions de peuple-classe mobilisées mais en essayant  des alliances et des convergences y compris avec les couches ou classes les plus marginalisées. C'est mieux que de sacrifier à une "union nationale" avec la classe dominante sous l'égide d'un bloc social ou les élites conserve le pouvoir.

Le texte « La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique » propose 11 points à débattre - certains plus importants que d’autres - . Ils font l’objet d’un court développement, ce qui semble nécessaire pour lancer tout débat. Les voici :
1 - L’ adoption d’une vision agonistique de la société
2 - La critique de la « démocratie réellement existante » et de la République néolibérale
3 - Les classes et couches d’appui de l’oligarchie pour l’hégémonie
4 - Le peuple-classe d’en-bas divisé
5 - Le peuple-classe comme front de contre-hégémonie à construire.
6 - Les principales stratégies d’hégémonie des classes dominantes.
7 - Contre-hégémonie contre les diverses dominations
8 - Contre-hégémonie et front.
9 - Contre-hégémonie et volonté de cibler l’oligarchie néolibérale.
10 - Oligarchie sur tous les plans et niveaux.
11 - Quel statut des organes de mobilisation ?
in
La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique (Christian Delarue) - Les blogs d’Attac
https://blogs.attac.org/contre-hegemonie/democratisation/article/la-gauche-le-peuple-et-la-strategie-contre-hegemonique-christian-delarue
Christian DELARUE
1) Elites intellectuelles et autres élites à pouvoir de contrainte. | Le Club de Mediapart

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