Diversité altermondialiste

Diversité altermondialiste
multicolore et multitextile

vendredi 30 mars 2018

Question textile : Liberté vestimentaire de principe.

Question textile : Liberté vestimentaire de principe. 

Christian DELARUE sur Amitié entre les peuples

Des limites à la double inclusivité (hypotextile et hypertextile) sont concevables

I - Bref retour sur des siècles de formatage répressif
La pudeur a très longtemps servi, pour les hommes mais aussi pour des femmes complices et répressives, de moyen de contraindre les femmes à une moindre liberté. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de moindre liberté et donc d’égalité. Les principales religions monothéistes foncièrement patriarcales ont siècle après siècle reproduit la répression d’un lourd dispositif surplombant et aliénant. Très tôt en âge, elles s’employèrent à formater les corps et les esprits.
La sexyphobie est le nom de cette haine puissante du corps féminin non couvert : haine des mini-jupes, haine des décolletés, haine des talons hauts, haine des cheveux au vent, haine des menus artifices de séduction comme les bijoux et de tout ce qui peut apparaître comme beau et séduisant. Cette prescription normative répressive « Une femme ne doit absolument pas être belle » connait son inverse du capitalo-patriarcat (souvent cité) qui veut qu’une femme devrait constamment être belle. Dans les deux extrêmes, il y a perte de la liberté de vivre comme on veut. Belle et beau si je veux, comme je veux !
A la pudeur obligée, on a rajouté bien souvent, en plus de cette moindre liberté, une peine supplémentaire de violence sexiste. Si elle est trop belle elle risque d’en être fatalement victime. Et point d’orgue : ce sera de sa faute, pas celle des hommes agresseurs ! Là on dit donc deux choses en plus : d’une part les insultes au mieux, les viols au pire sont fatalement et quasi-mécaniquement la réponse masculine à la beauté des femmes trop court vêtue. D’autre part, en ce cas la faute n’est pas du côté des hommes mais des femmes. Ce qui va venir justifier le mécanisme de pudeur . La boucle répressive est bouclée.
II - De nos jours
Aujourd’hui , du fait des conquêtes féministes de la « seconde modernité » , la religion catholique semble moins répressive . On peut ainsi pratiquer le nudisme ou le naturisme et être catholique et même catholique pratiquant. De nombreux hommes, croyants ou non, se sont habitués à respecter une culture vestimentaire et corporelle beaucoup plus libre que jadis . Il faut donc reconnaitre les vertus éducatives de la période du « patriarcat réduit » du fait des conquêtes féministes même si manifestement les violences perdurent .
Certes s’agissant de la religion, il ne faudrait pas prendre les apparences pour l’essence. Dès que cette religion catholique - comme d’autres - est laissée à l’influence de son aile intégriste comme dans certains pays - Pologne notamment - on voit un regain de pudeur obligé pour les femmes réinvestir la société civile puis l’Etat. On voit le patriarcat se renforcer. Une tendance réactionnaire vers l’hyperpatriarcat est active.
Les intégristes religieux sont aujourd’hui les plus acharnés de nos jours à couvrir les femmes. C’est une obsession chez les juifs haredim mais aussi chez les musulmans intégristes. Il y a ainsi des « campagnes d’hidjabisation forcée » en Nord-Afrique et ailleurs par des salafistes ou des intégristes musulmans. Des femmes y participent. Elles font du voile islamique un signe crypto-fasciste islamiste qui vient heurter le sens de celles qui voulaient en faire benoitement un signe spirituel. Ce sens subjectif et individuel se trouve recouvert d’une large et vaste critique du voile comme signe de l’autoritarisme de l’islam intégriste et sexyphobique.
III - Question textile : Liberté et exceptions
Loin de cette oppression hyperpatriarcale intégriste religieuse il importe de défendre la liberté textile, tant hypotextile (quasiment nu) qu’hypertextile.
Evidemment il y a des limites à poser en société, tant au string seins nus d’un côté qu’au voile et robe lèche-bitume de l’autre côté. Mais, avec la « réciprocité textile » (double inclusivité : hypotextile et hypertextile) si on voit des voiles islamiques dans la rue alors on doit pouvoir voir des strings seins nus en été. Et ce sans injure ni violence sexiste !
Par contre les signes ostensibles de religion - grosse croix, kippa, voile islamique - n’ont pas à s’imposer dans les écoles publiques (loi de mars 2004 en France). Ces signes ne devraient pas plus entrer dans l’Assemblée nationale, le Sénat et autres lieux de la représentation politico-citoyenne. Quand aux élus, c'est même dans la rue qu'ils doivent éviter des signes d'appartenance à une religion.
Christian DELARUE
QUESTION TEXTILE : NOTIONS ESSENTIELLES


http://amitie-entre-les-peuples.org/Question-textile-Liberte-vestimentaire-de-principe-Christian-DELARUE

mardi 20 mars 2018

Altermondialisme comme néo-gauchisme

Altermondialisme comme néo-gauchisme

A écouter ce jour Jean-Pierre Le Goff (1), sociologue se disant « conservateur dans le cadre de la modernité » , le néo-gauchisme est la suite du gauchisme soixante-huitard mais moins au plan social (combat contre les inégalités pour un autre monde non capitaliste-productiviste) qu'au plan sociétal car c'est le "gauchisme culturel" qui a gagné ! Ce "gauchisme sociétal" est pour la liberté des moeurs sexuelles, des sexualités diverses mais contre la prostitution, contre les intégrismes religieux (sans que ce soit central comme je le vois parfois).
XX
Gauchisme culturel
Dans "Briser l'influence du gauchisme culturel » il semble critiquer la gauche de « couverture des intégrismes religieux «  mais aussi semble-t-il (car le discours est codé) les antiracistes qui critiquent E Valls . Le flou est conservé . Il écrit : «  La gauche devrait expliquer de façon cohérente et crédible le sens qu'elle donne désormais à la République face aux groupes de pression qui font valoir leur particularité ethnique, communautaire ou religieuse en considérant la laïcité comme discriminatoire. » De qui parle-t-il ? De l’UOIF ? D’autres groupes ? C’est très imprécis. Mais ce type de langage codé est bien saisi de certains.
C'est ailleurs que l'on trouve la réponse :
Exemple ? L’islam ! « Les questions portant sur la séparation du pouvoir politique et de la religion, sur la place de la femme dans la société doivent pouvoir être abordées sereinement. Nos principes républicains impliquent, par exemple, de ne pas céder ni sur le port du niqab dans l’espace public ni sur le refus de consultation de médecins masculins pour les femmes. En fait, le problème ne doit pas être l’islam mais ce que nous jugeons compatibles ou non avec les valeurs de nos sociétés démocratiques. »
in Le « nouvel air du temps » par Le Goff - La revue de presse - Actualité - Liberté Po

XX
Le fil d'une transmission
Le gauchisme de 68 n’aurait pas dépassé massivement 1973 (selon lui). En 1974 c’est VGE qui prend le pouvoir et en 81 c’est au tour de F Mitterrand (qui n’est pas gauchiste comme chacun sait). Va subsister un petit courant historique porteur d'un "gauchisme" trotskyste tout à la fois pro-socialiste et "culturel" : la LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) d' Alain Krivine et de Daniel Bensaid . La LCR a grosso modo maintenu son trotskisme avec A Krivine jusqu’au années 89-91 (fin du campisme) avant de passer à un contenu moins léniniste et plus libertaire (R Luxembourg), surtout plus nettement avec O Besancenot. Nombre de trotskistes (de la LCR notamment) sont donc passés du "marxisme révolutionnaire" à l’altermondialisme ( celui d'ATTAC 1998 & CADTM 1990) . Car l'altermondialisme relève du néo-gauchisme pour JPLG.
Exemple : C'est quoi "l'autre monde possible et nécessaire" demande-t-il en classant ce slogan dans l'utopie. Dans la formule il y a pourtant des pistes concrètes mais aussi des perspectives qui s'en détachent. Et notre sociologue tient à rester avec du réel. Mais il conviendrait de ne pas prendre certains phénomènes économiques, comme la concurrence par exemple, comme un réel quasiment intangible et "naturel", ce que font certains libéraux qui se montrent aussi des conservateurs d'un ordre très hiérarchisant et très inégalitaire.
Il glose pareillement sur le terme néolibéralisme, que l'on explicite pas à chaque emploi : lire Bourdieu et depuis les altermondialistes comme M Husson ou Dardot & Laval ou etc...
xx
Ce qui reste
Dans l'altermondialisme, on trouve deux branches (si on laisse de côté une troisième qui évoque les « alternatives » (au pluriel) et la priorité au local en délaissant le global) qui tendent à ouvrir des perspectives hors du système et pouvant être qualifiées de néo-gauchisme :
1) l’une de type autogestionnaire, critique du citoyennisme de conquête de l'Etat. On évitera l'appropriation publique pour aller d'emblée vers la socialisation comme celle des banques (Eric Toussaint du CADTM , ex dirigeant trotskyste) ;
2) l’autre de type écosocialiste mais sur la base de l’Etat à transformer. Ici, comme il le remarque (de façon péjorative car il fait semblant de ne pas comprendre), l’ Etat est tout à la fois très critiqué mais aussi très défendu et maintenu comme perspective d’une alternative systémique. Retour ligne automatiqueC’est pourtant assez simple à expliquer.
Il y a là ici, outre les convergences syndicales, une double influences idéologiques, outre celle du mouvement ouvrier français (République sociale de Jaurès) : d'une part celle de Gramsci avec sa contradiction intra-institution à exploiter (idem pour les élites jusqu’à un certain point : division du "eux") et d'autre part celle de Bourdieu et sa « main gauche » de l’Etat qui permet tout à la fois 1 - de critiquer fortement l’ Etat d’exception ou l’ Etat néolibéral (entendez celui de la financiarisation - cf Michel Husson ) celui d’appropriation privée et de marchandisation et in fine de casse des services publics et des statuts protecteurs) et 2 - de défendre l’Etat social, lequel Etat social peut déboucher - perspective utopique typiquement néogauchiste (pour lui) - sur un Etat socialiste ou écosocialiste et une autre société laïque et pluraliste ou les logiques capitalistes ne sont plus dominantes. Rien d' "extrême" ! Mais certainement beaucoup plus que l'acceptation de l'ordre actuel par la gauche issue du PS ! Un ordre qui bouge, contre-réforme après-contre-réforme, mais toujours vers le mauvais sens : plus de fragilisation, plus de précarité, plus d'inégalités sociales au profit du 1% d'en-haut.
 Christian DELARUE
1) « Les nouvelles radicalités »JEAN-PIERRE LE GOFF (1) - vidéo Dailymotion
Autres textes :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/24/briser-l-influence-du-gauchisme-culturel_3501777_3232.html
http://www.libertepolitique.com/Actualite/La-revue-de-presse/Le-nouvel-air-du-temps-par-Le-Goff

dimanche 18 mars 2018

SORTIR LES TRANSPORTS de l’appropriation privée pour en faire un bien commun

SORTIR LES TRANSPORTS de l’appropriation privée pour en faire un bien commun
Les transports sont de plusieurs sortes, trois essentiellement : 1) dans l’air ( par avion), 2) sur voies ferrées (par trains) 3) sur route (par cars et camions pour ce qui relève ici de la longue distance).
L’appropriation privée, la marchandisation et la mise en concurrence sont nuisibles sur trois plans : 1) écologiquement ces processus favorisent le transport privé et polluant par camions), 2) territorialement , ces processus opèrent un démantèlement du réseau, une moindre distribution hors des grands axes et un abandon au profit de la route et 3) socialement c’est plus cher pour les clients puisque les entreprises privées entendent faire de très gros profits, surtout si des actionnaires sont à guetter .
Il importe de penser les transports sur un mode articulé entre les trois modalités qui en fasse un bien commun à tous les résidents du territoire national, y compris les moins solvables. Le transport ne doit pas devenir l’affaire des riches et des classes moyennes, les plus modestes se retrouvant à « faire du stop » ou rester chez eux !
Il nous faut donc penser et construire un grand service public du transport multi-modal avec priorité au fer. Le rail doit donc constituer l’armature structurelle du transport sur lequel se greffe les autres modes plus individualisés.

Christian DELARUE
Convergence des SP

samedi 17 mars 2018

PEUPLE : PEUPLE TOTALITE et PEUPLE FRACTION

PEUPLE : DISTINCTION PRINCIPALE : PEUPLE-TOUT / PEUPLE-FRACTION 


source lexicographique reprise et issue de cnrtl
http://www.cnrtl.fr/definition/peuple


Apport de VALERY : la distinction PEUPLE-TOUT / PEUPLE-FRACTION (ou peuple totalité et peuple partie - du tout). 
Peuple peut désigner soit la totalité de la nation, soit la partie de la nation qui est dominée économiquement et politiquement comme l'atteste l'ex. de Valéry, Regards sur monde act., 1931, p.19: Le mot peuple, par exemple, avait un sens précis quand on pouvait rassembler tous les citoyens d'une cité autour d'un tertre, dans un Champ de Mars. Mais l'accroissement du nombre, le passage de l'ordre des mille à celui des millions, a fait de ce mot un terme monstrueux dont le sens dépend de la phrase où il entre; il désigne tantôt la totalité indistincte et jamais présente nulle part; tantôt le plus grand nombre, opposé au nombre restreint des individus plus fortunés ou plus cultivés
À partir de la Révolution française et pendant une partie du xixes. a eu un contour flou; durant cette période a) il désigne l'ensemble de la nation française, sans distinction de classe: On entend par démocratie et par peuple la famille française tout entière, la nation dans sa génération la plus complète dans toutes les classes, dans tous les modes d'existence, de situation, de professions qui la composent (Lamart., Le Conseiller du Peuple, le passé, le présent, l'avenir de la République, 1850, p.20 ds M. Tournier, Le Mot «Peuple» en 1848 ds Romantisme, 1975, no9, p.11); 


I - LE PEUPLE FRACTION ou peuple partie (du tout)

Exclusion d’une fraction d’en-bas
[Sous la République romaine, p. oppos. au Sénat] Ensemble des citoyens de tout ordre, plèbe exclue. Demandez à l'histoire romaine quel était précisément le pouvoir du sénat; elle demeurera muette (...). On voit bien, en général, que celui du peuple et celui du sénat se balançaient mutuellement, et ne cessaient de se combattre (J. de Maistre,Constit. pol., 1810, p.20).

Peuple d’en-bas : Exclusion d’une fraction d’en-haut
 Le peuple. L'ensemble des personnes qui n'appartiennent pas aux classes dominantes socialement, économiquement et culturellement de la société.
il exclut l'aristocratie: Autrefois, le Tiers était serf, l'ordre noble était tout. Aujourd'hui le Tiers est tout, la noblesse est un mot. Mais sous ce mot s'est glissée une nouvelle et intolérable aristocratie; et le peuple a toute raison de ne point vouloir d'aristocrates (Sieyès, Tiers état, 1789, p.79); 
il ne désigne plus que le prolétariat, la classe ouvrière: Tocqueville (...) définit par «peuple proprement dit», «les classes qui travaillent de leurs mains» (Tocqueville, Souvenirs, 1848 ds M. Tournier, op. cit., p.14). La notion même du peuple, dans les écrits comme dans la pratique, se focalise sur le petit peuple, les plus démunis, la partie que Marat avait très précocement définie comme la plus digne d'intérêt, la plus «intéressante», quoique longtemps négligée (M. Vovelle, La Mentalité révolutionnaire, Paris, Éd. soc., 1985, p.102).


Le peuple dirigé - classe(s) dirigeantes [P. oppos. aux gouvernants] 

Partie de la nation soumise à une autorité ayant le pouvoir politique. Toutes les fois que la tyrannie s'efforce de soumettre la masse d'un peuple à la volonté d'une de ses portions, elle compte parmi ses moyens les préjugés et l'ignorance de ses victimes (Condorcet,Esq. tabl. hist., 1794, p.96).Je vous demande ce que nous devons faire, alors que le gouvernement se permet des actes arbitraires, si vous ôtez à tout un peuple la faculté d'élever sa voix contre l'oppression ou les abus? Quel frein imposerez-vous donc à l'ambition du chef et aux malversations de ses ministres? (Crèvecoeur,Voyage, t.2, 1801, p.336).

 Les sujets en tant que dépendant du souverain. Lui seul [Louis XVIa le droit de tyranniser les peuples? (Marat,Pamphlets, Offrande à la Patrie, 1789, p.32).Un prince qui gouverne sagement et fait le bonheur de son peuple peut bien dire avec vérité, «la nation a besoin de moi» (Maine de Biran,Journal, 1814, p.5).

Synon. masse, plèbe (vieilli).Je trouvai horriblement vulgaires ces gens que j'aurais voulu aimer (...). En un mot (...) j'aime le peuple, je déteste ses oppresseurs, mais ce serait pour moi un supplice de tous les instants que de vivre avec le peuple (Stendhal,H. Brulard, t.1, 1836, p.183).
Quelques hommes privilégiés veillent qui pensent que la misère du peuple est la condition de leur aisance. 500.000 parasites maintiennent dans une affreuse pauvreté plus de 24 millions de pauvres (Guéhenno,Journal «Révol.», 1937, p.54):
4. ... il y a aussi le peuple, qui fait si grossièrement fi de l'humanisme (...). Le peuple, à qui fut accordé par les radicaux le privilège exorbitant d'avoir par tête de pipe autant de droits civils et politiques qu'un Rezeau, le peuple, non pas populus mais plebs, ce magma grouillant d'existences obscures et désagréablement suantes... Le peuple (à prononcer du bout des lèvres comme «peu» ou même comme «peuh!»)... H. Bazin,Vipère,1948,p.113.

− [En mettant l'accent sur la hiérarchie sociale; p.oppos. à la bourgeoisie, à la noblesse] Ah! le frisson d'amour d'une femme, qu'elle ait quinze ou cinquante ans, qu'elle soit du peuple ou du monde, me va si droit au coeur que je n'hésite jamais à le comprendre (Maupass.,Contes et nouv., t.2, Miss Harriet, 1883, p.874):

Peuple populace

♦ Péj. Ensemble de personnes caractérisées par la vulgarité, le manque de distinction des manières quelle que soit la classe sociale à laquelle elles appartiennent. Elle veut qu'elle aussi [sa fille(...) apprenne à penser sainement, à penser différemment du peuple (...): «J'appelle peuple, ajoute-t-elle, tout ce qui pense bassement et communément: la Cour en est remplie» (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.4, 1851, p.230).
− Locutions
♦ Homme, femme, enfant, gens du peuple. Personne(s) issue(s) de la couche la plus démunie socialement et culturellement de la société. Elle insistait sur la déchéance physique du vieux, soulignait les tares de la sénilité, avec une crudité de termes, comme font les gens du peuple, pour qui la délicatesse des sentiments est un luxe inutile(Moselly,Terres lorr., 1907, p.251).
♦ Le petit, le menu peuple. Les couches les plus modestes de la société. Synon. petites gens (v. gens1).Déjà on était à table quand parut Choulette (...) il ne vivait plus qu'avec des gens du menu peuple, buvait toute la journée du vin de Chianti avec des filles et des artisans (A. France,Lys rouge, 1894, p.252).
♦ Péj. Le bas peuple. Synon. canaille, populace, vulgaire.Une poussée rompit la ligne des soldats, et tout ce qui se pressait dans les allées, de bas peuple et de canaille, se rua au rocher de vin (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p.9).
♦ Péj. La lie du peuple. La partie la plus marginalisée de la société, la plus rejetée. On voit un jeune homme de la lie du peuple, un simple pêcheur, acquérir en quelques heures le plus grand ascendant sur la multitude (Sénac de Meilhan,Émigré, 1797, p.1731).
− [P. allus. à Voltaire, OEdipe, IV, 1; pour caractériser la crédulité du vulgaire] Un vain peuple. Bien que la sentimentalité ne soit pas ce qu'un vain peuple pense (Laforgue,Mor. légend., 1887, p.80).

2. Empl. adj. inv.
a) [En parlant d'une pers.] Qui est de condition modeste, qui a des manières, des comportements caractéristiques du peuple. Eût-il raflé tous les hippodromes, et quand il pourrait acheter la plus grosse étude de Paris, cette fille peuple serait sa femme d'élection (Barrès,Déracinés, 1897, p.159).
− [P. méton.] Accent, parler peuple. Quand Chrysanthème s'accroupit devant sa boîte à fumer, je lui trouve un air peuple dans le plus mauvais sens du mot (Loti,MmeChrys., 1887, p.141).Je prends leur allure [des enfants], une dégaine peuple, ouvrière, carrée, lourde (Frapié,Maternelle, 1904, p.93).


II - PEUPLE TOTALITE 

Peuple communauté 

Définition générale. Ensemble des humains vivant en société sur un territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté d'origine, présentent une homogénéité relative de civilisation et sont liés par un certain nombre de coutumes et d'institutions communes. 

Tant que les hommes ne sont pas liés entre eux par une croyance commune, ils ne forment pas encore un peuple, car l'intérêt, qui a pu les rassembler hier, demain peut-être les divisera (Ch. BlancGramm. arts dessin, 1876, p.54). 

La communauté en fonction d’un critère : Elle peut être politique, ethnique, linguistique ou culturelle

Peuple communauté nationale

Ensemble des individus constituant une nation, vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes institutions politiques. 
Bonaparte (...) lorsqu'il voulut les asservir, salua les Français du nom de grand peuple; lui-même se glorifie de ce tour d'adresse (Stendhal,Rome, Naples et Flor., t.1, 1817, p.204).
On a prétendu qu'Offenbach avait été envoyé par la Prusse pour déviriliser la France (...), cela exprime bien qu'avant d'attaquer un peuple, il faut le syphilitiser, sinon au propre, du moins au figuré (Péladan,Vice supr., 1884, p.182):


Le peuple légal ou le peuple démocratie-citoyen
 [Le peuple institutionalisé et doté d'une physionomie juridique] Ensemble des citoyens d'un pays qui exercent le droit de vote pour désigner leurs gouvernants. Gouvernement du peuple; député, élu, représentant du peuple; consultation, la voix du peuple. Nous avons vu la souveraineté passer du peuple dans un homme; c'est l'histoire de Napoléon. (...) il le disait sans cesse; il disait: «Qui a été élu comme moi par dix-huit millions d'hommes? Qui est comme moi le représentant du peuple?» (Guizot,Hist. civilis., leçon 9, 1828, p.21):
3. Son principe [de la République française] est: gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Constitution de 1958, art. 2 et 3.

♦ Souverainetédu peuple. Peuple souverain. V. souverain1.
♦ Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. ,,Droit inhérent de tous les peuples à profiter et à user pleinement et librement de leurs richesses et ressources naturelles`` (Marie 1981). Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes se réduit-il à une souveraineté territoriale ou se transforme-t-il nécessairement en droit des peuples à disposer des pôles de développement? (Perroux,Écon. XXes., 1964, p.176).

Un peuple peut se confondre avec une ethnie ou rassembler plusieurs ethnies (George1970),

Peuples communautés humaines au plan mondial  
Au plur. Ensemble des communautés humaines constituant la population du globe. Fils de Francklin, béni par Voltaire, il aurait chanté l'alliance de tous les peuples (P. Leroux,Humanité, 1840, p.iv).

Peuple communauté d’une religion (transnational souvent)

♦ [Dans l'Ancien Testament] Le peuple choisi, de Dieu, élu. Le peuple juif (en tant que choisi par Dieu qui lui révéla la vraie religion). L'espèce humaine pour les Juifs, ce n'était (...) que le peuple choisi de Dieu et distingué du reste des nations (P. Leroux,Humanité, 1840, p.739).Un désespoir si obstiné, n'est-ce pas, à tout prendre, le plus beau cri d'espérance? Au fond, ces plaintes sont remplies d'allégresse et de cette confiance en lui-même, qui est le signe du peuple élu (Tharaud,An prochain, 1924, p.64).
♦ [Dans le Nouveau Testament] Peuple de Dieu. L'ensemble des chrétiens. Par définition le peuple de Dieu en Christ comprend des hommes de toute race et de toute langue. Il est une réalité essentiellement religieuse et, partant, universelle (Allmen1956).
2. P. ext. Ensemble de personnes qui, n'habitant pas un même territoire mais ayant une même origine ethnique ou une même religion, ont le sentiment d'appartenir à une même communauté. Peuple basque, chrétien, palestinien, tzigane.Pour sentir la situation habituelle du peuple juif, il faut se rappeler ce que c'est pour l'homme pauvre et déshérité d'être chez lui l'été un jour de fête, de voir tout le monde courir au plaisir (Michelet,Journal, 1842, p.389).

mercredi 14 mars 2018

Les sphères de l’intervention sociale et démocratique contre l’ordre oligarchique mondial (OOM).

ORDRE OLIGARCHIQUE MONDIAL (OOM) et sphères de l'intervention sociale-démocratique

Il y a la démocratisation intra-organisation , celle de l'organisation à laquelle on adhère librement, et la démocratisation externe, celle de la société au sein de laquelle nous « sommes jetés », pour parler comme JP Sartre. Et nous ne sommes pas jetés que dans un quartier, une ville, une région, une Nation, mais aussi dans un continent et aussi dans un monde, dans le monde . On trouve plusieurs niveaux de possibles interventions de mobilisations collectives : 1 le local (quartier,  ville, métropole de grande ville ), 2 le régional, 3 le national, 4 le continental (UE) et 5 le mondial . 
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Ne lâcher aucun combat de démocratisation et d'émancipation par en-bas.
Pour les altermondialistes il ne faut lâcher aucun combat de démocratisation et d'émancipation par en-bas. Ce qui signifie que l’intervention de ceux et celles d’en-bas doit se faire à tous les échelons. Elle correspond à l’idée est que l’oligarchisation du monde se fait sentir, de façon inégale certes, à tous les niveaux de territoire. A aucun niveau elle est absente par une politique classiste ou un politique de "bloc social" ou elle intervient, y compris dans le cadre national ou l'on mobilise la souveraineté nationale des citoyens. On sait qu’il y a inégalité entre les échelons et même de fortes contradictions entre niveaux . On sait que cela nous a divisé . Que cela va encore nous diviser. Il ne faut se masquer ce réel.

Pour autant, il est absolument hors de question d’abandonner la moindre parcelle de territoire à l’ordre oligarchique mondial. L’altermondialisme participe depuis au moins vingt ans pour ATTAC (plus si on pense aux précurseurs comme le CADTM et d’autres organisations internationales militantes ) à un vaste mouvement de fraternisation (hommes et femmes à égalité) international de luttes contre l’ordre oligarchique et l’ordre rentier qui dominent le monde . Une solidarité de luttes multiples, de pluri-émancipation de ceux et celles d'en-bas, des fractions du peuple-classe.
 XX
Etat-Nation/Union européenne

Pour ne pas trop diviser les peuples-classe sur ce sujet on se contente 1) de ne pas nier la place particulière de quasiment tout Etat-nation pour l’expression citoyenne mieux assurée des peuples d’une part et 2) de critiquer l’UE et la présence d’une sorte de proto-Etat de l’Union européenne à haut niveau d’oligarchisation d’autre part. Mais on ne va guère plus loin.
Il s'agit de défendre partout des droits sociaux et toute structure qui en assure la garantie : les services publics notamment . Susan George explique  dans Comment la pensée devint unique (in Mde Diplo - aout 1996) : "Pour le néolibéral, la liberté individuelle ne résulte nullement de la démocratie politique ou des droits garantis par l’Etat : être libre, c’est, au contraire, être libre de l’ingérence de l’Etat. Celui-ci doit se limiter à fixer le cadre permettant le libre jeu du marché. La propriété privée de tous les moyens de production, et donc la privatisation de tous ceux appartenant à l’Etat, est indispensable." Mais l'Etat a été utilisé depuis par certaines élites (1) pour casser ces structures, ces garanties, ces droits. C'est, comme disait Bourdieu la "main gauche de l'Etat" qu'il faudrait vivifier. Mais elle ne cesse de s'atrophier.  

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Un axe est à maintenir dans le viseur :  "Le contrôle du pouvoir économique, et plus particulièrement des firmes multinationales (FMN), est une des conditions de la démocratisation". ( p 264 de Stratégie Altermondialiste de Gus Massiah) On voit ici à quel haut niveau se porte le souci de démocratie. Il y a donc à maintenir des liens entre les secteurs militants altermondialistes et les secteurs syndicaux qui s’occupent de l’international . Mais l’international se joue parfois tout près . On a tous une FMN ou STN près de chez soi ! Voire on y travaille en son sein ! On a aussi à se préoccuper à un secteur spécifique de l’ordre oligarchique mondial (OOM) , le pouvoir des banques, de la finance, de la classe des rentiers et le faire pour donner finalement plus de pouvoir aux autres citoyens, les sans pouvoirs quoique citoyens, bref les peuples-classe.

L’OOM s’est renforcé avec le néolibéralisme montant des années THATCHER et REAGAN (fin 70 début 80) puis encore plus avec la fin du premier campisme (est-ouest) en 1989 et 1991 . Il poursuit sa contre-révolution classiste . Il poursuit son sale boulot. Il casse les conquêtes sociales institutionnalisées et légalisées dans l’Etat social notamment les services publics, les protections sociales, la retraite par répartition, les RTT uniforme sans perte de salaire (du moins pour les 99% d’en-bas) . L’Etat social de 1946 et suivant ce n’était pas le socialisme mais c’était un début concret visible pour beaucoup , à quelques conditions 1) que l’on réduise plus encore les pouvoirs des propriétaires de capitaux, 2) pour peu que ce soit pas chose réservée à quelques Etats du nord et 3) que prenne en compte le développement durable .

L’OOM fonctionne sur 3 axes :
1) au consentement, 2) à la répression ainsi que 3) à la division. 
Il y a pour chaque modalité de son fonctionnement trois subdivisions :
A) Le CONSENTEMENT fonctionne 1) à la valorisation individuelle du mérite et des compétences dans les structures publiques ou privées de production de biens ou de services, 2) à la consommation marchande en-dehors (aidée par la publicité) 3) par l’influence des grands médias et notamment la production du divertissement . 
B) La REPRESSION agit elle aussi en complément sur trois grands niveaux : 1) la police en interne, 2) la guerre en externe et 3) l’espionnage partout. 
C) La DIVISION implique d’attaquer trois grands ennemis : 1) les fonctionnaires privilégies et fainéants 2) les jeunes des quartiers populaires profitant des allocations, 3) le racisme et la xénophobie anti-migrants !

Il est difficile de s’opposer à cet OOM car nous consentons à ses propositions, car (pour être sommaire) nous voulons être reconnu compétent, car nous achetons plus ou moins des biens de consommation, car nous regardons le foot ou d’autres divertissements, car nous détestons l’islam radical et qu’en plus certains ringardisent l’action militante à portée émancipatrice au lieu d’y apporter leur contribution.

Reste à combattre ici - pour nous - l’ordre oligarchique continental (Troïka ) qui sévit au sein de l’Union européenne. On sait qu’il s’agit d’une « Horreur » Pour autant nous restons a-critique face à cette oligarchie qui agit dans l'ombre souvent. Il faut la "décapitaliser" et la socialiser .
Les peuples-classe doivent reprendre la main ou de façon plus réaliste certaines fractions de peuple-classe mobilisées mais en essayant  des alliances et des convergences y compris avec les couches ou classes les plus marginalisées. C'est mieux que de sacrifier à une "union nationale" avec la classe dominante sous l'égide d'un bloc social ou les élites conserve le pouvoir.

Le texte « La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique » propose 11 points à débattre - certains plus importants que d’autres - . Ils font l’objet d’un court développement, ce qui semble nécessaire pour lancer tout débat. Les voici :
1 - L’ adoption d’une vision agonistique de la société
2 - La critique de la « démocratie réellement existante » et de la République néolibérale
3 - Les classes et couches d’appui de l’oligarchie pour l’hégémonie
4 - Le peuple-classe d’en-bas divisé
5 - Le peuple-classe comme front de contre-hégémonie à construire.
6 - Les principales stratégies d’hégémonie des classes dominantes.
7 - Contre-hégémonie contre les diverses dominations
8 - Contre-hégémonie et front.
9 - Contre-hégémonie et volonté de cibler l’oligarchie néolibérale.
10 - Oligarchie sur tous les plans et niveaux.
11 - Quel statut des organes de mobilisation ?
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La gauche, le peuple et la stratégie contre-hégémonique (Christian Delarue) - Les blogs d’Attac
https://blogs.attac.org/contre-hegemonie/democratisation/article/la-gauche-le-peuple-et-la-strategie-contre-hegemonique-christian-delarue
Christian DELARUE
1) Elites intellectuelles et autres élites à pouvoir de contrainte. | Le Club de Mediapart